Je publie l’intégralité de l’interview d’Alain Aspect dont j’ai distillé quelques extraits dans ma vidéo précédente. Alain est d’une pédagogie limpide, je n’ai eu essentiellement aucun montage à faire !
Merci à Alain pour sa disponibilité et sa gentillesse ! J’espère que ce format vous aura plu. Pour les curieux, je vous renvoie à ma vidéo précédente sur le sujet !
12 Comments
Oh, son explication de l’émission de deux photons intriqués est super simple et claire ! Je prends note 🙂
Super interview !
Super intéressant! notez bien qu’à 22:50 Aspect confirme bien qu’il fait la détection des 4 paires (++) (+ -) (- +) et (- -) , il dit qu’il ya QUATRE détecteurs, un pour chaque paire , il détecte les coïncidences correspondant au 4 paires de situations possibles au niveau d’un circuit dit compteur de coïncidences , on aura alors logiquement et très localement un résultat conforme à la MQ. C’est très différent de faire les mesures de polarisation, de les numéroter en fonction du temps et de les stocker pour en faire les corrélations mathématiquement, là les résultats seraient conformes aux inégalités de Bell. Encore Merci et Chapeau Aspect pour pointer expérimentalement ces problèmes de la mesure en MQ.
Il y a bien 4 détecteurs : ce sont des photomultiplicateurs placés derrière chacun des deux polariseurs pour chacun des deux résultats possibles. Je vous invite à aller lire la publication scientifique pour un détail du schéma.
Et sinon le dispositif exact est encore mieux expliqué dans la thèse d’Alain Aspect. https://pastel.archives-ouvertes.fr/tel-00011844
Merci pour le lien vers la thèse d’Aspect, très intéressante, Elle confirme bien ce que j’énonçais plus haut.
En effet, si vous lisez le chapitre VIII p291 « Exp. Polariseurs 2 voies » où il donne un schéma de son expérience ,vous pouvez aussi le trouvez à l’adresse internet suivante
https://online.kitp.ucsb.edu/online/colloq/aspect1/oh/27.gif
( je n’ai pas réussi à faire un copier coller du schéma de son doc)
Le schéma est parfaitement clair , il y a 4 détecteurs de coïncidences qui permettent de compter les 4 paires de coïncidences localement N(+,+), N(+,-) N(-,+), N(-,-).
Puis page 300 il donne le détail du compteur de coïncidence, il dit principalement qu’ il dispose de 4 circuits de coïncidences qui permettent l’enregistrement des 4 taux correspondants aux voies ++ +- -+ — pour comptage et transfert sur ordinateur.
Il donne même la modélisation mathématique de ces détecteurs/compteurs de coincidences p136, il est bien indiqué p138 que la détection de coïncidence est un processus qui opère sur des champs électriques ou des signaux (ou fonction d’onde complexe comprenant amplitude phase ) et qui en sort une mesure réelle, je le cite : » la proba de détecter … est proportionnelle à la fonction de corrélation des champs électriques » .
Par conséquent, aucune corrélation n’est faite sur des mesures +/-1 comme on le dit partout, ce sont donc bien des corrélations de signaux et non de mesures.
Surtout, j’attire votre attention que en MQ il y a une différence fondamentale entre Signaux (Vecteur d’état ou encore fonction d’onde) et Mesure (variable réelle).
Par ailleurs, les Photo Multiplicateurs PM ne détectent pas mais ils amplifient le signal (ou onde ou champ) , en entrée et sortie des PM ce sont également des signaux.
Tout ceci est parfaitement vérifié dans sa thèse.
Merci pour l’info. au sujet de sa thèse . J’ai vu le panel d’examinateurs de la thèse, impressionnant, il y avait Bell en personne!
Bien à vous.
Heureusement que vous êtes là pour comprendre ce que Bell et Aspect n’ont pas compris sur leurs propres théories et expériences, j’imagine que vous avez publié tout ceci, peut on avoir les références de vos papiers?
vous pensez que Bell et Aspect ne comprenaient pas ce qu’ils faisaient. Vous savez, la science c’est faire de la recherche donc on a jamais de réponse définitive. Et vous, vous n’avez pas d’autres questions scientifiques sur ce sujet en dehors de votre petite cuisine?
Hello David,
Totalement hors sujet mais j’espère tout de même être lu : j’ai récemment visionné la vidéo de Veritasium « Why The Speed Of Light Is Unmeasurable ».
Je l’ai personnellement trouvée très intéressante et je me suis dit que ce serait extrêmement intéressant d’avoir ton point de vue sur la « one-way speed of light » et peut être ton avis sur la probabilité que celle-ci ne soit pas égale à c (et peut être aussi sur les énigmes scientifiques que cela permettrait de résoudre si tel était le cas?).
Autrement, comme toujours, c’est un plaisir de voir tes vidéos et je pense que c’est grâce à des chaines comme la tienne et celle de Veritasium que le développement de l’esprit critique et scientifique se trouve encouragé (ce qui, je pense, est une chose très positive actuellement).
Bonjour,
Merci pour cette interview passionnante, et plus généralement pour la qualité de vos vidéos, qui donnent à chaque fois envie de creuser un peu plus chaque thématique évoquée.
A ce sujet, on a du vous poser souvent la question, mais quel manuels de physique conseilleriez-vous en français ou anglais, pour prolonger les connaissances « prépa » et aborder ces sujets dans le dur (en particulier : relativités restreinte et générale, physique quantique, électrodynamique quantique, théorie quantique des champs, cosmologie) ? Est-ce que par exemple les Feynman lectures ont toujours leur intérêt ? Ne trouve-t-on pas maintenant des manuels plus en phase avec l’actualité scientifique et avec une démarche pédagogique éprouvée ?
J’ai récemment fait l’acquisition du cours de C Aslangul de mécanique quantique, il est extrêmement riche (on y trouve par exemple la démonstration du rayonnement de corps noir que j’ai eu du mal à trouver ailleurs !) mais il a un aspect foisonnant, fourmille de références implicites (pour donner un seul exemple, il est rapidement dit, au détour d’une phrase, que bien-entendu toute particule accélérée rayonne, ce que j’ai du mal à déduire immédiatement de mes cours de prépa !), et il doit surement y avoir d’autres manuels complémentaires sur les thématiques précédemment évoquées.
Merci pour vos conseils !
Merci pour vôtre pédagogie Néanmoins je n’ai pas compris à ce jour comment fonctionne la gomme quantique souvent on la donne comme nécessaire à effacer l’information sur ce qui se passe avec la particule intriquée à celle qui doit construire l’interférence alors qu’elle est dirigée dans les deux cas sur un détecteur?????
Alors que pour moi il faudrait conduire la particule extérieure à produire elle aussi à une interférence ou à ne pas être prise en détection ou à une assimilation absorption par un autre détecteur
Bonjour David,
Merci beaucoup pour votre émission passionnante et éclairante !
Enfin quand je dis éclairante… Au fil des émissions, il y a un point qui est pour moi de plus en plus obscur. Pourriez-vous m’éclairer sur le sujet, s’il vous plaît ? Voici ce qui me préoccupe :
Lors d’émissions passées (en particulier celle sur le paradoxe des jumeaux), j’ai compris que la lumière a toute sa vitesse dans les dimensions de l’espace, et aucune dans la dimension du temps. De ce fait, est-ce que je dois comprendre que la lumière est, de son point de vue, une grande étendue d’espace recouvrant son lieu d’émission et tous les lieux d’où elle pourrait être captée jusqu’à son point de captage, mais ponctuelle dans le temps (sur un quantum de temps?) ? Cela voudrait dire qu’elle n’aurait qu’un instant d’existence, toujours de son point de vue. Cela voudrait aussi dire que, plutôt que de parler de « non-localité », il faudrait parler de « non-temporalité ». Cela voudrait encore dire que ce qu’on appelle une action à distance serait en fait seulement l’état de cette étendue de lumière à un moment donné : le moment unique d’existence de cette étendue de lumière. Il n’y aurait pas vraiment d’action à distance instantanée, puisqu’il s’agit de la même entité de lumière qui, de toute façon, n’aura d’existence qu’à un instant donné. Et cet instant serait le même à son émission et à son captage : de son point de vue, la lumière serait émise et captée au même instant.
Il doit y avoir quelque chose que j’ai manqué, parce que ça me semble assez simple si je considère qu’un photon est une étendue d’espace ponctuelle dans le temps. Une paire de photon n’est alors pas une paire, mais seulement deux captages de cette même étendue. Ce qui me semble difficile, c’est seulement de réussir à capter un photon deux fois pendant le même « instant », qui est l’instant du photon. Où est l’erreur ?
Je ne suis pas sûr d’être bien clair, mais j’espère l’être suffisamment pour ne pas vous donner trop de peine et vous donner l’envie de m’apporter une réponse ! ^^
Bien à vous,
Julien Busset
Vraiment passionnant !
J’ai une question en suspens depuis quelques années déjà.
Pourriez vous expliquer pourquoi il ne serait pas possible d’utiliser l’intrication pour élaborer un système de communication très longue distance en instantané ?
Toujours un grand plaisir de vous écouter.