C’est Noël, et je ne vais probablement pas beaucoup écrire dans les 2 semaines à venir. Alors parlons justement de la trêve de Noël.
Il semble que cette expression ait été popularisée au cours de la Première Guerre Mondiale, alors que des soldats des deux fronts fraternisaient ensemble au soir du 24 décembre. Et en amour comme à la guerre, il semble que cette trêve existe bien.
En tout cas c’est ce que montrent les étonnantes statistiques compilées par David McCandless et Lee Byron, grâce à notre ami Facebook.
La statistique de la rupture
Les deux auteurs ont suivi pendant un an les statuts Facebook de plus 10 000 personnes, et ont recherché les occurrences du mot « break-up ». Ils ont ensuite représenté leurs conclusions sur une courbe montrant le déroulement d’une année.
Le résultat est le graphique ci-dessous :
On y remarque plusieurs choses intéressantes. Tout d’abord une périodicité hebdomadaire avec un pic le lundi, qui correspond certainement aux mises à jour de statuts qui suivent le week-end de la rupture.
Ensuite on observe des phénomènes saisonniers, comme ce que les auteurs appellent élégamment le « nettoyage de printemps » associé aux vacances de mars (Spring break/Spring clean), et bien entendu une élévation avant les vacances d’été, probablement pour les mêmes raisons.
On note aussi les petits malins qui font des bonnes blagues du 1er Avril à leurs amis (ou leur compagne/compagnon).
Enfin on remarque une très nette augmentation avant les vacances de Noël, suivie par le jour le plus creux de l’année en matière de ruptures : le jour de Noël.
Tout ça m’a fait faire une petite enquête sur la littérature académique associée aux ruptures, et on trouve pas mal de choses !
La science de la rupture
Il y a évidemment historiquement des études consacrées aux divorces, mais aussi depuis le milieu des années 80, des recherches sur les relations « non-maritales ». L’article de référence sur les ruptures semble être The Dissolution of Romantic Relationships publié par J. Simpson en 1987 dans Journal of Personality and Social Psychology.
L’auteur a suivi sur 3 mois le destin de nombreux couples (comme d’habitude dans les études de sciences sociales, tous des undergrads de l’université locale), et a cherché à corréler la probabilité d’une rupture avec différents facteurs explicatifs.
On y apprend des choses inouïes, renversantes et scientifiquement démontrées, comme le fait que la solidité d’une relation est corrélée à sa durée, à son intensité, et à la satisfaction qu’on en retire.
Mais on y découvre aussi que les relations amoureuses ont tendance à être moins stables pour ceux d’entre nous ayant « une forte orientation vers les relations sexuelles » et en présence d’ « alternatives intéressantes facilement disponibles ».
C’est beau la science, non ?
Credits
Source du graphique : David McCandless
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