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Linguistique

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merci_300Au milieu du XVIème siècle, l’empereur Charles Quint régnait sur un immense territoire allant de l’Espagne au Saint-Empire Romain Germanique, en passant par le Sud de l’Italie, l’Autriche, la Bourgogne et les Pays-Bas. Polyglotte reconnu, il aurait un jour déclaré :

«  Je parle français à mes diplomates, italien à mes maîtresses, espagnol à Dieu et allemand à mon cheval ».

Derrière cette citation – probablement apocryphe – se cache l’idée que des langues seraient mieux adaptées que d’autres à certains domaines de la pensée. On entend d’ailleurs souvent que le français est bon pour le raisonnement mathématique, ou l’allemand pour philosopher.

Mais qu’en est-il scientifiquement parlant ? Peut-on prouver que la langue que l’on parle influe sur notre manière de penser ?

Par bien des aspects, les langues sont comme les espèces animales : certaines se ressemblent, d’autres pas, et ces similarités permettent de les grouper en familles. Parmi celles-ci, il en existe une particulièrement intéressante : la famille des langues dites indo-européennes.

La question de l’origine de ces langues indo-européennes agite depuis longtemps la communauté des linguistes. Elle a même été qualifiée de « problème le plus récalcitrant et pourtant le plus étudié de la linguistique historique » [1].

Un récent article de Science apporte des éléments nouveaux à cette question, mais fait également gonfler la polémique !

Selon le scénario maintenant admis, l’Homo Sapiens a émigré d’Afrique il y a environ 60 000 ans. Parmi les nombreux éléments à l’appui de cette thèse, il y a le fait que la diversité génétique des populations décroît à mesure que l’on s’éloigne d’Afrique, selon le modèle de l’effet fondateur en série.

Une récente publication parue dans Science montre qu’il en va de même pour la diversité des langues parlées dans le monde. Les langues africaines sont ainsi phonétiquement bien plus riches que les langues européennes.