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David Louapre

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chimie reflet miroirQuelle est la différence entre la drogue synthétisée par le héros de Breaking Bad et un inhalateur Vicks pour se décongestionner le nez ? Il n’y en a pas ! Les deux sont à base de méthamphétamine !

A une minuscule différence près : la molécule psychotrope et celle qui décongestionne sont identiques, mais l’une est l’image de l’autre par réflexion dans un miroir; un peu comme votre main gauche et votre main droite.

C’est une situation que l’on trouve de plus en plus souvent dans le domaine des médicaments : une molécule peut avoir un effet totalement différent de sa sœur jumelle obtenue par réflexion. Au point que l’une peut vous soigner, et l’autre vous tuer !

froidAvec le retour de la neige et des froids hivernaux, nous allons à nouveau avoir les yeux rivés sur le thermomètre. Depuis quelques temps, c’est devenu la grand mode dans les bulletins météo de nous parler de la fameuse « température ressentie ».

Comme les températures ressenties sont toujours inférieures aux températures réelles, voilà qui permet de faire du sensationnalisme météorologique et d’alimenter les conversations de comptoir. Mais au fait, c’est quoi la température ressentie ?

Eh bien vous allez voir que le concept n’est pas aussi scientifiquement carré qu’il n’y parait !

chien miroirMa plus jeune fille a maintenant 18 mois, et depuis quelques semaines son rapport aux miroirs a changé. Avant, un miroir c’était pour elle une sorte de fenêtre qui permettait de voir « L’autre bébé de la maison ». Mais désormais, elle semble prendre conscience que l’image dans le miroir n’est autre qu’elle même.

Ce stade est bien sûr typique du développement des jeunes enfants. Mais de manière surprenante on retrouve aussi ce phénomène chez certains animaux, et pas forcément ceux que l’on croit !

p5_champagneLa nouvelle a fait grand bruit parmi les chercheurs : d’après un statisticien américain, il se pourrait que presque 25% des résultats publiés dans littérature scientifique soient tout simplement faux.

Voilà qui ne va pas aider la science, déjà pas mal discréditée aux yeux d’une partie de nos concitoyens. Mais qu’est-ce que cette nouvelle veut dire ?

Pour le comprendre, il faut se pencher sur la méthode scientifique que les chercheurs utilisent pour valider leurs résultats, celle qui leur permet de décider si oui ou non ils ont vraiment trouvé quelque chose.

sonoluminescenceIl est fréquent que l’on compare le son et la lumière. Il est vrai que ce sont tous les deux des phénomènes mettant en jeu des ondes, et qu’ils correspondent à deux de nos cinq sens. Et pourtant leurs principes physiques sont très éloignés, comme en témoigne le fait que la lumière se propage 1 million de fois plus vite que le son.

Malgré des différences fondamentales, il existe un mécanisme étonnant qui permet de convertir le son en lumière : la sonoluminescence.

Ce phénomène peut être mis en évidence en envoyant des ultrasons dans un simple récipient rempli d’eau. Et pourtant il fait intervenir des températures gigantesques que l’on retrouve habituellement plutôt dans les étoiles que dans les salles de TP.

singe bourse fléchettes wall street journal

Pour certains, la Bourse s’apparente à un jeu de casino. Il faut dire que parfois, on peut se demander si le fait d’y gagner de l’argent dépend vraiment du talent de l’investisseur, ou bien si tout cela n’est que pure chance.

Et si pour investir on faisait appel à un singe lançant des fléchettes, plutôt qu’à un conseiller financier ?

Eh bien figurez vous que le très sérieux Wall Street Journal a voulu tester cette idée pour vous !

Wolfram règle 110Le monde du vivant tel qu’on le connait est d’une fantastique complexité; et pourtant à la base, il n’est fait que d’un nombre assez limité d’éléments chimiques, qui  interagissent selon des lois relativement simples et bien connues. De fait l’apparition de la vie est certainement l’exemple le plus fascinant de cette question que l’on retrouve dans de nombreux domaines de la science :

Comment des objets simples interagissant selon des règles simples, peuvent-ils engendrer des comportements complexes ?

Grâce aux ordinateurs, on peut maintenant étudier cette question au moyen de programmes informatiques. Et de manière étonnante, pas besoin d’une énorme puissance de calcul : même les simulations les plus simples possibles réservent déjà pas mal de surprises. C’est le cas de ce qu’on appelle les automates cellulaires élémentaires.

été indienJe l’ai déjà évoqué sur ce blog : cela fait maintenant plus d’un an que je vis près de Boston. Et en ce moment, on profite à fond de « cette saison qui n’existe que dans le nord de l’Amérique« , le fameux été indien chanté par Joe Dassin.

L’aspect le plus spectaculaire de l’été indien est bien sûr cette explosion de couleurs dans les feuillages, et en particulier ce rouge éphémère et intense dont se parent certains arbres.

Tout cela est très lyrique, mais en bon scientifique, j’ai fini par me demander ce qui pouvait causer ces couleurs, et pourquoi le phénomène était si spécifique de la région.

Est-ce lié aux espèces d’arbres ? Est-ce lié au climat ? Heureusement pour moi, certains ont déjà cherché la réponse à cette question !

higgs_englert_300Alors voilà, ça y est. Le prix Nobel de physique vient d’être décerné au boson de Higgs. Ou plutôt à ses deux papas, le britannique Peter Higgs et le belge François Englert. Mis en évidence au CERN en 2012, le boson de Higgs a enfin daigné se montrer, 50 ans après avoir été conjecturé par les physiciens récompensés.

Oui mais voilà, je n’aime pas le boson de Higgs. Oh rien de personnel, mais depuis que j’ai fait sa connaissance (à l’époque de mon master, qui était encore un « DEA ») je n’arrive pas à croire que le boson de Higgs puisse exister.

J’ai déjà failli plusieurs fois écrire ce billet, notamment juste avant l’annonce de sa découverte, en me disant que c’était probablement ma dernière chance avant d’avoir l’air franchement ridicule.

Mais bon tant pis pour le ridicule : même si il existe, voici pourquoi je n’aime pas le boson de Higgs.

couverture rapport AR5 GIECIl y a une semaine est sorti le 5ème rapport du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Plus alarmiste que jamais, il me semble pourtant qu’il a  été accueilli cette fois dans une relative indifférence.

Bien que ces rapports ne paraissent que tous les 6 ans en moyenne, se pourrait-il que le grand public et les médias se soient déjà lassés ? Pour ma part, j’ai décidé cette fois de me coltiner le rapport frontalement !

J’ai commencé par le classique «Résumé à l’intention des décideurs», une synthèse de 26 pages destinée aux responsables politiques, et présentant seulement les principales conclusions. Mais j’ai voulu faire mon scientifique snob, et j’ai décrété que je méritais mieux que le résumé pour politiciens. Alors j’ai téléchargé le rapport complet !

Et là j’ai un peu déchanté, il fait quand même 2216 pages ! Hors de question de lire tout ça ! Heureusement le GIEC a pensé à moi, le rapport commence par un résumé technique de seulement 129 pages, destiné à servir de lien entre le fasicule pour politiciens et les 2000 pages du rapport complet.

J’ai donc décidé de vous parler un peu de ce que j’ai trouvé dans ce rapport. Les principales conclusions, mais aussi quelques petites surprises (pour moi).

(Le rapport complet est téléchargeable ici – attention 150 Mo ! Je citerai les références aux pages du rapport sous la forme suivante TS-6 désigne par exemple la page 6 du Technical Summary, 2-56 la page 56 du deuxième chapitre. Notez enfin que toutes les pages du rapport comportent la mention « Do Not Cite, Quote or Distribute ». Donc je suis dans l’illégalité !)