La vidéo du jour analyse un argument climatosceptique assez récurrent. Le but n’est pas du tout de faire du « débunk » ou de convaincre ceux qui ne le sont pas, mais d’utiliser ce prétexte pour évoquer les phénomènes physiques intéressants qui sous-tendent l’effet de serre atmosphérique.

Je dois vous avouer que j’ai commencé à écrire cette vidéo il y a 4 ans, fin 2019, après avoir lu l’article de Jacques Treiner et Jean-Louis Dufresnes. Et puis le COVID est arrivé et je me suis dit que les gens avaient envie d’entendre parler d’autre chose que de ça.

J’ai repris l’écriture cet été, et j’ai pu bénéficier de l’expertise de Jacques Treiner et Jean-Louis Dufresnes, qui m’ont orienté pour que j’arrive à créer mon propre petit modèle de transfert radiatif, qui donne un bon ordre de grandeur du forçage associé à un doublement du CO2. Le code de mon modèle est sur mon Github !

Quelques commentaires concernant ce modèle, et en particulier les phénomènes que j’ai laissé de côté. Pour commencer, c’est un code 1D, où on ne prend en compte que la verticale et donc les directions de propagation associées. Comme la loi de Planck nous donne une luminance spectrale par unité d’angle solide, on fait simplement l’intégrale sur chacun des hémisphères en multipliant par pi, qu’on retrouve à plusieurs endroits dans le code.

Concernant les bandes d’absorption, l’histoire est en fait bien plus compliquée que mon approximation simple. Il existe des bases de données spectroscopiques (comme HITRAN) qui compilent des paramètres des raies de transitions. Pour passer des raies aux bandes, il faut prendre en compte un certain nombre de facteurs. En particulier on a un phénomène d’élargissement plus ou moins fort des bandes en fonction de la pression, la température. J’ai complètement négligé cette dépendance. Et d’ailleurs j’avoue que la façon dont on passe des raies aux bandes est encore un peu opaque pour moi. Mais on trouve des codes qui le font, comme par exemple RADIS.

Sur l’analogie avec la serre de jardin, on a quand même un petit effet d’absorption, notamment parce que la plupart des serres sont je crois en polycarbonate, et que celui-ci semble absorber pas mal dans les infrarouges lointains.

(Ah oui j’ai dit « lointains » pour schématiser, je suis bien conscient qu’on parle aussi des « moyens », mais la distinction me paraissait peu pertinente pour le grand public)

Sinon une petite question ouverte pour moi concernant le rayonnement des gaz. Quand il fait trop chaud, je baisse les volets et je ferme la fenêtre quand le soleil donne dessus. Mais dès qu’il ne traverse plus directement les vitres, j’ai tendance à vouloir relever les volets. Cela revient à supposer que l’air chaud ne va pas tant que ça me rayonner dessus, mais je ne sais pas si c’est vrai ! Je serai curieux d’un calcul qui estime ce potentiel de rayonnement (disons pour un air extérieur à 35°C, un air intérieur à 25°C et pas d’apports solaires directs).

40 Comments

  1. Merci pour cette explication

    Une information sous-entendue est celle de la surface de la terre prise en compte comme référence, par exemple pour dire qu’elle reçoit 240 W/m2 : la surface est probablement celle de la sphère totale de la planète à l’altitude zéro , ce qui veut dire que la puissance reçue par la partie éclairée par le soleil est le double, et que la puissance reçue au sol lorsque le soleil est au zénith est encore plus élevée (en enlevant l’absorption et la diffaction par l’atmosphère..). Il me semble que cela serait utile de rappeler la puissance reçue au sol un jour de ciel bleu lorsqu’on est sur la plage, car cela se rapporterait à la puissance des radiateurs que l’on installe à la maison pour se chauffer en hiver…Et permettrait d’associer ces chiffres à une expérience quotidienne vécue… et accessoirement à la facture d’électricité…

  2. Bonjour et merci beaucoup pour cette vidéo très claire.

    Un petit point me perturbe :
    Il y a une différence entre l’article Dufresne et Treiner et la vidéo concernant l’altitude d’émission du CO2.
    • Dans l’article il est dit qu’elle se situe entre 3 et 8 km, c’est-à-dire en pleine troposphère.
    • Dans la vidéo, au contraire, on parle plutôt de 10 à 20 km, c’est-à-dire en pleine tropopause.

    Dans le premier cas, l’effet de l’augmentation de la concentration de CO2, et donc de l’augmentation de l’altitude d’émission, devrait être de diminuer la température moyenne de la partie de l’atmosphère qui réémet dans la bande d’absorption du CO2, pour finalement *abaisser* cette partie du spectre mesuré en sortie d’atmosphère. C’est ce que j’avais cru comprendre à la lecture de l’article (qui d’ailleurs insiste sur le gradient adiabatique de la troposphère pour cette raison).

    À l’inverse, dans le second cas, l’augmentation de l’altitude d’émission ne devrait pas changer la température moyenne de l’atmosphère qui émet au *coeur* de la bande d’absorption. En revanche, sur les *bords* de la bande d’absorption du CO2, là où l’altitude d’émission est initialement plus basse (et donc probablement dans la troposphère), on doit voir l’abaissement du spectre tel que précédemment décrit, pour finalement *élargir* cette partie du spectre mesuré en sortie d’atmosphère.

    Et en jouant un peu avec, le modèle MODTRAN à l’air d’effectivement montrer un élargissement plutôt qu’un abaissement de la portion du spectre correspondant à l’absorption du CO2.

    Du coup je me demande si c’est simplement l’altitude d’émission du CO2 avait été sous-estimée dans l’article ou bien si quelque chose de fondamental m’a échappé.

  3. J’aime bien la température de 25°C a l’interieur, c’est exatement la température idéale dans un appt en été, la grande majorité de ceux qui ont la climatisation, reglent systématiquement leurs temp a 20°C, c’est la meilleur façon de prendre froid et de consommer environ 25% d’énérgie en plus.En thermodinamique, plus la température réglée est basse, plus le compresseur consomme d’éléctricité(Ampère).
    Concernant la question, un vitre simple de 1m2 avec un rayonnement solaire, produit environ 500 a 600W/h sans le rayonement solaire, on peut remonter les volets partiélement, la température de 35°C rayonne trés sensiblement surtout que la fenêtre reste fermée.

  4. Votre vidéo précédente sur le sujet :

    Faut-il croire au réchauffement climatique ?

    était excellente (une référence pour moi)
    Celle là est moins bonne selon moi…
    Je dis ça je dis rien 🙂

  5. > Je serai curieux d’un calcul qui estime ce potentiel de rayonnement

    Une simple loi de Stefan appliqué aux 2 corps (ton appart et l’extérieur) te donnerait la base, non : Le différentiel pour tes données serait de 63 W/m² à appliquer donc sur la surface de ta/tes fenêtre(s)
    Ne resterait qu’après à pondérer par la proportion de rayonnement (IR) qui traverse le matériau de tes vitres : donnée que j’ignore ?

  6. Pierre Jean LEVEQUE Reply

    Bonjour Monsieur,
    A vous écouter sur le sujet de « la saturation de l’effet de serre… » cela me renvoi soixante ans en arrière et me donne le sentiment qu’en Vous c’est réincarné mon Professeur (paix à son âme) de thermique de l’époque qui, pour nous faire comprendre ce qu’était la subtilité et complexité des échanges de chaleurs, commençait son cours de la même façon (relation soleil-terre-atmosphère). Comparé à la valeur que vous donnez comprise entre 3 et 4, de sa démonstration, en partie différente de la votre, basée à la fois sur la théorie et l’empirisme pratiqués alors, il annonçait une valeur comprise entre 4 et 5 qu’il fixait (selon son mot « arbitrairement ») à 4.5. Comptant sur notre génération pour affiner ce résultat… Donc bravo à Vous d’y contribuer à votre manière !
    Dommage que « l’effet de serres » devienne un sujet galvaudé, mais comme aujourd’hui il est de « bon ton » de parler de ce que l’on croit connaitre…
    Toujours fidèle à Vous écouter avec mes cordiales salutations,
    Pierre Leveque.

    • Paul Aubrin Reply

      Calculateur MODTRAN de l’université de Chicago.

      Réglé sur Midlatitude summer, no cloud or rain, looking up, altitude 0 km.
      CO₂ = 400 ppm – downward IR flux = 326,56 W/m²
      CO₂ = 800 ppm – downward IR fluc = 328,758 W/m²
      Différence de 2,2 W/m²

      Quelle est la « température équivalente de corps noir » du ciel (la température de la surface qui s’oppose au flux IR émis par la terre) ?
      Calcul omni calculator loi de Stefan-Boltzman
      Pour 400 ppm : 275,50 K
      Pour 800 ppm : 275,94 K
      Différence : +0,44 K

  7. Merci pour cette très bonne explication de l’effet de serre. Manque un tout petit rien en fin de la présentation; si le doublement du CO2 (ou des GES en général) fait une diminution de 4W/m2 environ, cela provoque une augmentation de la température de l’atmosphère et du sol et donc une variation du rayonnement selon la loi de Planck, si j’ai bien compris.
    Autre chose: l’augmentation de température dans l’atmosphère explique sans doute les réactions physico-chimiques plus fortes de cette atmosphère et ses conséquences, vents plus violents, pluies plus violentes, …

    • Paul Aubrin Reply

      D’après le WG1 du GIEC, le réchauffement est plus marqué aux pôles que sous les tropiques. Il en résulte une diminution du gradient de température le long des méridiens. Le phénomène est compliqué par la présence de trois cellules de convection (hadley, ferrel, polaire). Au niveau de la surface de la terre, la convection et l’évaporation évacuent les deux tiers de la chaleur reçue du soleil et les radiations le tiers restant.

  8. « Mais dès qu’il ne traverse plus directement les vitres, j’ai tendance à vouloir relever les volets. Cela revient à supposer que l’air chaud ne va pas tant que ça me rayonner dessus, mais je ne sais pas si c’est vrai ! »
    Pas besoin de calcul. L’air chaud rayonne dans l’IR, et la vitre fermée est opaque aux IR. Vous pouvez relever les volets quand il n »y a plus de soleil.

    • marc.malesherbes Reply

      sans doute, mais il faut tenir compte de l’effet de transmission de chaleur par conduction.

      Avec un double vitrage de qualité on peut la considérer comme négligeable, à condition que les fenêtres soient entourées de matériaux très isolants (1)
      Si ce n’est pas le cas, les volets introduisent une « couche d’air » supplémentaire qui limite la transmission par conduction.

      (1) ce qui n’est pas le cas si vous habitez une vieille maison en pierre, ou un appartement dans un immeuble en béton.

      • Oui fermer les volets peut etre efficace surtout s il ya un vent chaud (echange par convection) mais ce n edr pas a cause du rayonnement ir de l air

    • « La vitre fermée est opaque aux IR » : cela ne veut-il pas dire qu’elle absorbe ces IR et rayonne une partie de leur énergie vers l’intérieur ? Fermer les volets, au moins partiellement, apporterait alors un petit plus.

  9. En ce qui concerne l’effet de serre dans une serre…. les travaux de Robert W. Wood en 1909 ont montré depuis longtemps que la partie radiative était marginale.
    Quand j’explique cela je me fais traiter de climato-sceptique….

  10. Si le trou dans le spectre correspond aux IR « appropriés » par le CO2 qui se l’est transmis de proche en proche pour finalement être largué en altitude et à basse température.
    Ça signifie que la concentration en CO2 est sensiblement la même jusqu’à ces altitudes n’est-ce-pas?

    Si le CO2 « brille » en IR, il rayonne aussi plus le sol en proportion, le spectre de réception mesuré à la surface devrait donc être déformé avec plus d’IR qu’en absence de CO2 n’est-ce-pas?

    L’augmentation du CO2 creuse le spectre en largeur mais aussi un peu en profondeur, y-a-t-il donc un seuil de saturation beaucoup plus important?

  11. Bonsoir,

    J’ai compris que votre modèle numérique donne une courbe en rouge si on double la quantité de CO2 et que la différence avec la courbe en jaune donne le forçage radiatif , par contre je n’ai pas compris de manière qualitative comment le doublement du CO2 donne en tendance une courbe rouge dont la bande d’absorption est légèrement plus large que sur la courbe jaune .

    Merci .

    • Je trouve aussi que c’est une explication qui manque alors que c’est un point important de la vidéo.

      Je pense que c’est parce que le CO2 n’absorbe pas de façon homogène sur toute sa bande d’absorption.

      Sur les *bords* de sa bande d’absorption, le CO2 n’absorbe pas assez les rayonnements pour sembler venir, vu de l’espace, des couches élevées de l’atmosphère. (Son « altitude d’émission » est dans la troposphère, près du sol, de température linéairement *décroissante* avec l’altitude.)
      Quand on augmente sa concentration, il absorbe plus, et semble donc provenir d’une plus haute couche de l’atmosphère (toujours vu de l’espace). Par conséquent tout se passe comme s’il était émis d’une zone plus froide, donc correspondant à un spectre de corps noir « plus bas », se rapprochant de celui des 217 K.
      Les *bords* de la bande d’absorption qui émettaient à 288 K descendent à 217 K.

      On pourrait se demander pourquoi le spectre correspondant au *centre* de la bande d’absorption ne descend pas aussi. C’est parce qu’au centre, le taux d’absorption est assez grand pour que l’altitude d’où semble provenir le rayonnement est déjà dans la tropopause (qui est de température *constante* avec l’altitude, et même minimale à 217 K). L’augmentation de la concentration de CO2 a beau encore augmenter l’altitude d’émission, ça ne se traduit donc pas par une température d’émission plus faible.

      Par contre pile au milieu de la bande, à 15 µm, l’absorption est tellement énorme que son altitude d’émission est déjà dans la stratosphère (de température *croissante* avec l’altitude).
      Augmenter la concentration de CO2 se traduit encore une fois par l’augmentation de l’altitude d’émission, ce qui revient cette fois-ci à émettre depuis une couche dont la température est plus grande. C’est pourquoi on voit un petit pic au milieu se soulever.

      TLDR : ce n’est pas tant la bande qui « s’élargit » que « les bords qui descendent ».

      • Génial , j’ai compris . Un grand merci pour l’explication . Et merci à David pour ce sujet qui m’a obligé à remettre les mains dans le cambouis (thermo , spectro , et python ) .

  12. Paul Aubrin Reply

    Pourquoi a-t-on l’habitude de calculer la température radiative moyenne de la Terre à partir de la puissance moyenne reçue du soleil alors que les zones chaudes pèsent beaucoup plus (σT⁴) que les zones froides ?

  13. Paul Aubrin Reply

    Si la surface de la terre était à moitié une zone froide et à moitié une zone chaude avec un écart de température de 40 °C., alors utiliser la température moyenne revient à sous-estimer la puissance émise de 36%, l’erreur atteint 160% si l’écart entre les deux moitiés est de 60 °C. L’écart entre les zones les plus chaudes et les plus froides de la Terre dépasse souvent à chaque instant les 100 °C.

  14. Bonjour,
    à un moment la vidéo aborde l’effet « couverture de survie », je serai interessé par des infos sur le fonctionnement physique des couvertures de survie. Il doit y avoir un effet qui stoppe la convection, un effet sur la radiation et aussi sans doute sur le transport d’humidité, mais quel est l’effet le plus important ? Est-ce que le revetement reflechissant est réélement important ? (est-ce qu’un sac poubelle noir/transparent marcherait aussi) ? etc.

    Si quelqu’un à un lien sur le sujet, je suis preneur.

    • Jerome hurst Reply

      Bravo pour cette vidéo et la simulation qui va avec. C’est un bel exemple qui nous montre comment avec des lois simples on peut arriver à des situations très complexes à décrire. Concernant l’élargissement des raies, je me demande si ça ne vient pas de l’effet Doppler. Les molécules de CO2 suivent une distribution de Maxwell-Boltzmann en vitesse. Si on suppose qu’une molecule de CO2 au repos n’absorbe qu’à la fréquence f0 alors cette même molécule en mouvement pourra absorber un rayonnement à la fréquence f0-df car elle percevra par effet Doppler le rayonnement émis à la fréquence f0-df comme étant à la fréquence f0. A confirmer, je me souviens avoir fait ce calcul dans un sujet d’agreg.

  15. Michel BARBE Reply

    Les personnes qui nient l’existence des chambres à gaz sont nommées négationnistes et non sceptiques. Pourquoi continuer à parler de « climatosceptiques » à propos de ceux qui, en dépit des preuves accumulées, nient le réchauffement climatique et son origine anthropique ? Ces personnes doivent être nommées « climatonégationnistes » ou climatodénialistes ». Le scepticisme s’appuie sur l’esprit critique, c’est une disposition d’esprit dont ne font certainement pas preuve ces gens-là.
    Cela mis à part, la vidéo est excellente.

  16. A 20′ votre modélisation ne me semble pas correcte. 
    Permettez que je vous propose celle-ci. : L’épaisseur de la couche est choisie pour absorber la moitié du rayonnement. Elle en ré-émet vers le bas la moitié et l’autre moitié vers le haut. (une petite partie est absorbée par l’atmosphère par les chocs entre les particules d’air et celle du CO2).La couche suivante absorbe le rayonnement de la couche inférieure MAIS PAS EN PLUS LE RAYONNEMENT VENANT DE LA TERRE, sinon où serait l’absorption par le CO2 ? On a donc une suite 1/2 + 1/4 +1/8 + 1/16 + … qui tend vers 1 = absorption totale. C’est le principe d’Angström.

    Avec votre dessin vous montrez un rayonnement allant directement du sol au sommet de l’atmosphère cela me semble aberrant. Vous dites  » la deuxième couche reçoit le rayonnement transmis par la précédente et en plus le rayonnement émis » …N’est-ce pas deux fois la même chose ?

    Je vous rejoins en altitude où le CO2, qui va être excité par des chocs thermiques, va pouvoir émettre vers l’espace vu la raréfaction de l’atmosphère
    Etes-vous bien sûr que la loi de Planck s’applique également au gaz CO2 ? Il a une fréquence de vibration propre contrairement à un corps noir.

    Une réponse serait bienvenue parce que je pourrais bien me tromper et dans ce cas j’aimerais vos lumières.

    • Non il faut bien dans chaque couche (qu’en principe on prend « infinitésimale ») distinguer ce qui traverse la couche dans une direction, de ce qui est émis par cette couche dans la même direction.

      Et effectivement on peut appliquer la loi de Planck aux gaz, mais elle doit être « modulée » par l’émissivité (qui est aussi l’absorptivité) spectrale

      • Dominique Denonne Reply

        Merci David pour votre réponse.
        Bien sûr, j’aurais dû prendre des couches infinitésimales, j’ai pris des grosses couches pour essayer de mieux faire comprendre mon propos.
        Permettez-moi de préciser ma pensée : vous dites « le rayonnement transmis à la deuxième couche c’est celui qui a traversé la première couche auquel s’ajoute celui émis par la première ». On a donc l’impression, d’après votre propos, qu’il y a ajout.
        La deuxième couche reçoit ce qui a été émis par le sol diminué de l’absorption de la première couche et augmenté du rayonnement que celle-ci a ré-émis vers le haut et qui est moitié de ce qui a été absorbé. Le rayonnement qui traverse la deuxième couche est donc inférieur à celui qui passe dans la première.. De proche en proche le rayonnement de la terre finit par être complètement absorbé.
        Dans votre explication, il y a ce petit quelque chose d’imprécis que je tenais à vous faire remarquer (je suis un spépieux, comme on dit chez nous)
        Sommes-nous bien d’accord que le rayonnement direct de la terre est absorbé mais qu’ensuite le rayonnement observé depuis un satellite provient des couches supérieures de l’atmosphère (selon la loi de Planck) ?
        On rejoint ici l’idée d’altitude d’émission du professeur Dufresne.
        Bien à vous.

        • vous dites « le rayonnement transmis à la deuxième couche c’est celui qui a traversé la première couche auquel s’ajoute celui émis par la première ». On a donc l’impression, d’après votre propos, qu’il y a ajout.

          Si c’est absolument ça, il y a effectivement ajout. Et non le rayonnement ré-émis n’est pas la moitié de celui absorbé. Donc non il n’y a pas diminution.
          Cela se voit très bien quand dans la vidéo je montre le cas « température uniforme de l’atmosphère » où ce qui est réémis est autant que ce qui est absorbé. Dans ce cas, bien qu’il y ait absorption/réémission dans toutes les couches, le spectre en sortie est le même que s’il n’y avait pas eu d’atmosphère (mais la provenance des photons n’est pas la même.)

  17. Dominique Denonne Reply

    Sans vouloir vous offenser, David, je crois que vous mélangez les photons venant de la surface et des photons ???venant de l’atmosphère..
    Vous reconnaissez que les gaz à effet de serre bloquent entièrement le rayonnement VENU DE LA TERRE. C’est bien ce qui réchauffe l’atmosphère, ce qu’on appelle effet de serre. C’est la terre = »corps noir » qui émet et réchauffe l’atmosphère par convection, évaporation, absorption par CO2…
    Puis vous nous parlez du rayonnement venu de l’atmosphère.
    Comment l’atmosphère (hors H20) peut-elle rayonner ? N2 et O2 n’absorbent pas et n’émettent pas dans l’infrarouge.

    En fait il y a deux façons d’exciter les molécules de CO2 soit par rayonnement, soit par chocs intermoléculaires du fait de l’agitation thermique.
    En altitude c’est bien par chocs que se fait le transfert.
    Si l’atmosphère peut émettre vers l’espace c’est grâce au CO2 ; cela veut dire que cette atmosphère évacue son énergie (rayonnement sortant) donc que cela va dans le sens d’un refroidissement, d’un meilleur équilibre radiatif. C’est ce que d’ailleurs vous expliquez à 30,09 avec le petit pic qui refroidit la stratosphère.
    Si un satellite voit une émission à 217 Kelvin c’est qu’il y a un rayonnement sortant venant de l’atmosphère mais pas de la terre.
    Le CO2 a une double fonction : il absorbe le rayonnement terrestre en basse altitude et permet d’évacuer l’énergie thermique de l’atmosphère en haute altitude.

    Sur le coup je crois que les climatosceptiques n’ont pas tout à fait tort si vous contestez la saturation de cette façon-là. Si vous me dites que j’ai tout faux c’est que je ne comprends plus rien à rien.

    La seule façon, selon moi, de dire que l’effet de serre dû au CO2 n’est pas saturé c’est de faire appel à l’élargissement de la bande passante (ce que vous mentionnez fort bien tout à la fin). Mais pour expliquer cela il faut faire appel à la variabilité quantique et là c’est une autre paire de manche. Bonne chance à vous si voulez vulgariser ce concept-là.
    Cordialement.

    • J’ai lu rapidement mais je ne vois pas en quoi ce que vous écrivez là est en contradiction avec ce que j’ai dit ou écrit ?

      [Edit : En fait ça y est j’ai compris votre démarche]

  18. Si on imagine que la Terre est divisée en deux zones égales, une très froide et une très chaude, avec une différence de température de 40 °C, alors calculer la température moyenne sous-estimerait la quantité d’énergie émise de 36%. Si la différence de température entre ces deux zones était de 60 °C, cette sous-estimation s’élèverait à 160%. Il est important de noter que sur Terre, les écarts de température entre les régions les plus chaudes et les plus froides peuvent souvent dépasser 100 °C à un moment donné.

    • Dominique Denonne Reply

      @Un amoureux de science.
      On ne peut évidemment pas additionner des températures ni les moyenner.Sans être climatologue, je suppose qu’on mesure l’énergie en W/m2 et qu’ensuite on repasse aux températures avec la formule de Frank sur les corps noirs. A vérifier…

  19. La Lune n’a pas d’effet de serre, et reçoit du rayonnement de la Terre en plus du Soleil, elle devrait donc être à plus de -18 degrés d’après votre vidéo. Or, Wikipédia donne une température moyenne de la Lune de -73 degrés. Une explication ?

    À part cela, comme cela a déjà mentionné, il manquerait la prise en compte de l’évaporation, de la convection verticale, et de la distribution de température (au moins approximative) de la Terre. Connaissez-vous un modèle complet disponible ?

  20. Bonjour David,

    Pour répondre à ta question, je pense que tu te la poses de travers. Quand tu fermes tes volets cela évite à la lumière VISIBLE de traverser la vitre et de venir réchauffer les corps à l’intérieur.

    Mais quand tu ouvres les volets et que tu te demandes « si l’air chaud ne va pas rayonner à l’intérieur », je crois que c’est un mauvais raisonnement car leur rayonnement dans l’IR LOINTAIN ne traversera pas le verre qui lui est totalement OPAQUE.

    En revanche, la question proche qui conserve de l’intérêt est « est-ce que le rayonnement diffus ou réfléchi (mais tout de même VISIBLE) ne pourrait pas déjà trop réchauffer mon intérieur? ».

    Bien à toi,

    Camille

  21. Bertrand FOULETIER Reply

    Bonjour David, je me permet de copier ici mon commentaire (tardif) sur YouTube :
    Merci beaucoup, très instructif pour moi qui croyait connaitre l’effet de serre et toujours une grande clarté dans vos vidéos.
    Une remarque toutefois : il me semble qu’il y a une erreur dans votre petit paragraphe sur les serres agricoles. Sauf si les choses ont changées depuis mes cours d’agro il y a 50 ans, il me semble que les serres utilisent bien l’absorption de certaines longueurs d’onde. Le verre et dans une moindre mesure le plastique des serres tunnel sont opaques à certains infrarouges. Ce n’est pas une simple limitation de la convection. En ce sens, l’effet de serre porte bien son nom. Si je me trompe, détrompez moi ….
    Merci encore pour ce magnifique article 😀

    • Il y a eu des expériences et bien sûr les deux phénomènes jouent (d’autant qu’on sait faire des verres à couches bas-emissifs dans l’IR lointain), mais la réduction de la convection est dominante

  22. Bonjour, le prépars mon sujet de grand oral sur le CO2, sur le fonctionnement des gaz à effet de serre et la captation du CO2 ainfi que sa valorisation. Auriez vous des sources ou article sur le sujet à me partager.

  23. Bonjour,
    Je voudrais me servir de votre vidéo comme base de mon grand oral pour le bac. M’autoriseriez vous à m’en servir ?
    Si oui, pourriez-vous me partager vos sources afin que j’accède aux détails concernant les informations données dans la vidéo ?
    Merci pour l’attention que vous porterez à ce message.

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