La vidéo du jour parle d’un classique, le Big-Bang, mais sous un angle que j’espère un peu original !
Kant et les Univers-Îles
J’ai parlé du « Grand Débat » des années 1920, mais l’idée que les nébuleuses puissent être des Univers à part ne date pas non plus de cette époque. Kant en parlait déjà, et évoquait des « Univers-Îles » !
Les céphéides et Henrietta Leavitt
J’ai parlé de la mesure des distances faite par Edwin Hubble, mais je n’ai pas expliqué la méthode. C’est une technique d’une importance capitale qu’on doit à Henrietta Leavitt, il faudra que je fasse un épisode dessus ! Elle se base sur des étoiles variables, les Céphéides, dont la période de pulsation est liée à la luminosité intrinsèque. On observe la période de pulsation, on déduit cette luminosité intrinsèque, or on peut mesurer la luminosité apparente, et donc en déduire la distance de l’étoile !
Peut-on parler de courbure sans plongement ?
Intuitivement, on a du mal à imaginer le concept de courbure sans plonger un espace de dimension D dans un espace de dimension D+1. Et pourtant non seulement on peut très bien parler de courbure sans plongement, mais en plus cela généralise beaucoup la notion. En gros on peut montrer que les courbures atteignables « par plongement » ne sont qu’une toute petite partie des courbures « en général », qu’on peut définir de façon intrinsèque. J’en avais parlé à la toute fin de ce billet :
La métrique et Pythagore généralisé
Sur ma manière de voir la métrique comme une généralisation de Pythagore, j’ai caché des trucs sous le tapis notamment le fait qu’en toute généralité, on peut avoir un terme en \(\Delta x \Delta y\) dans l’expression. En gros la métrique est une matrice symétrique définie positive, qui définit un produit scalaire sur l’espace. Pareil, je vous renvoie au billet cité ci-dessus.
Les équations FLRW & le modèle Lambda-CDM
Je suis passé très vite sur comment on obtient les équations du facteur d’échelle, qui historiquement portent le nom combiné Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker. En fait le cadre est plus large que ça, on peut imaginer différentes contributions. Le modèle qu’on utilise aujourd’hui est dit « Lambda-Cold Dark Matter » pour dire qu’il fait appel à une constante cosmologique (l’énergie sombre, je n’aime pas ce mot !).
Là je vous renvoie à ma série de billets sur la cosmologie !
https://scienceetonnante.com/2015/07/06/cosmologie-3-la-constante-cosmologique/
Coordonnées, vitesse comobile, et « effet Doppler »
J’ai vaguement introduit cette distinction subtile entre le mouvement « sur la grille » et la « dilatation de la grille ». En terme technique, on peut parler des coordonnées « comobiles » et de la « vitesse comobile », qui est la dérivée temporelle de la distance entre deux objets du fait de l’évolution du facteur d’échelle. Cette vitesse comobile n’est pas une vitesse qu’on mesure dans un référentiel inertiel, et donc elle peut parfaitement dépasser la vitesse de la lumière !
Du fait que la vitesse comobile n’est pas un déplacement usuel que l’on peut analyser dans un référentiel inertiel, ce qu’on appelle par raccourci l’effet Doppler est plus subtil que ça. Pour le démontrer, c’est un peu plus compliqué que d’appliquer naïvement les principes de l’effet Doppler. D’ailleurs on parle plutôt de « décalage vers le rouge » (cosmological redshift en anglais)
Est-ce que ma règle se dilate aussi ?
A première vue, on peut se demander comment on se rend compte de l’expansion de l’Univers. Si tout s’éloigne de tout, ma règle de 30cm aussi devrait se dilater du même facteur que l’Univers, et donc si je mesure la taille de l’Univers avec cette même règle, je ne devrais pas voir le changement.
Et pourtant si, car la règle ne se dilate pas, du fait des forces qui la lient.
Pour voir ça, imaginons que la règle soit fait d’un matériau monocristallin, dont le réseau a un certain pas, disons 1 nanomètre, la distance entre deux atomes voisins. Cette distance est le résultat des forces de liaison qui s’exercent, et correspond au minimum d’un potentiel (pensez à un potentiel du genre Leenard-Jones)
Imaginons que le facteur d’échelle de l’Univers augmente de 10%, si les atomes « ne bougent pas sur la grille », il vont se retrouver plus distant que ce qu’ils étaient avant, et donc sortir du minimum de potentiel. La force ainsi créée va les rapprocher en les ramenant dans le minimum, de sorte qu’ils seront toujours à même distance qu’avant.
Donc si l’Univers contient deux galaxies lointaines et une règle entre les deux, les galaxies vont s’éloigner, mais la règle ne va pas de dilater.
Le temps cosmologique
En ce qui concerne le temps \(t\) qui apparait dans les équations, il peut en dérouter certains. En effet on ne cesse de répéter en relativité qu’il n’y a pas de temps absolu, et là tout semble se passer comme s’il y en avait un !
C’est bien les hypothèses d’homogénéité et isotropie qui nous permettent ce cadre simplifié dans lequel on peut définir en effet un temps cosmologique. Si on s’amusait à saupoudrer des étoiles ou des trous noirs, on pourrait quand même parler du temps cosmologique comme étant celui d’un observateur très loin de toute la matière.
La tension sur H0
J’ai mentionné vite fait la valeur de la constante de Hubble. Ce que je n’ai pas dit c’est qu’elle est au centre d’un débat très chaud en ce moment en astrophysique. Différentes méthodes donnent des valeurs légèrement différentes, et les barres d’erreur semblent suffisamment petites pour ne pas pouvoir expliquer cette différence. Il y a donc une tension autour de cette constante, et peut-être qu’une meilleure compréhension conduira à la remise en cause de certains phénomènes.
La chronologie du Big-Bang
Je suis passé très vite sur la chronologie, ça n’est pas ce qui m’intéressait dans cette épisode. Notez que j’ai mentionné des valeurs uniques de temps et de température, mais il s’agit en réalité plutôt de plages. Et puis j’ai fait l’impasse sur des choses importantes comme l’inflation, la séparation des forces, etc. Ce sera pour une autre fois !
34 Comments
Bonjour,
Une question qui n’a rien à voir mais il y avait sur le site un article qui parlait d’erreurs liées aux fluctuations statistiques (bruit gaussien) lorsqu’on essayait de prendre en compte et de corriger le paradoxe de Simpson, et qui montrait que de très nombreuses conclusions dans des articles scientifiques étaient erronées, ce qui était très grave.
Je voulais relire cet article mais il n’y est plus. Il a été supprimé ? Pourquoi donc ?
Bonjour,
Les sujets abordés par ScienceEtonnante me passionnent et me font beaucoup réfléchir, et je me pose beaucoup de questions.
Y a-t-il un serveur Discord où la communauté peut se rejoindre pour échanger ?
Bonjour David,
Merci pour ces précisions mais je voudrais vraiment comprendre la mathématique qu’on trouve derrière le rapport entre les coefficients de la métrique courbe et le référentiel et les distances.Ne sont-ce pas pas les axes x et y qui se courbent? Quelles sources me recommandes-tu pour ça sachant que je n’ai pas un niveau universitaire en math? Merci d’avance.
Très intéressant, merci beaucoup ! Un tout petit détail: c’est Lennnard et pas Leenard.
Et une question, à propos de la règle: si elle est vraiment très grande, elle devrait subir des contraintes du fait de la dilatation de l’univers, non ? Éventuellement jusqu’à rupture ? Du coup, y aurait-il une taille cosmologie maximale d’objets selon les caractéristiques mécaniques de leur matériau? Ça
En s’approchant de 0 la courbe s’inverse pour l’atteindre. Si l’on pourrait imaginer que les caractéristiques de l’univers changeantes, la courbe pourrait bien se rapprocher de 0 sans jamais l’atteindre et suivre un trajet inverse. À l’autre bout les caractéristiques pourraient aussi s’inverser. L’univers fluctuerait en sinusoïde en rebondissant sur des extrêmes. Comme tout élément de l’univers, on pourrait y voir alors une fréquence de résonance. Que faire alors de la matière ? Il n’y aurait plus de renouvellement ? Ou alors la courbe se rapprocherait de 0 en un cycle long de reconstitution et il n’y aurait plus de Big Bang.
Après la question c’est est-ce que ces extrêmes sont les vrais extrêmes, je veux dire avec le bruit, l’univers rebondirait plusieurs fois mais les événements changeraient légèrement, en gros le cours des évènements seraient-ils le même à chaque rebond, et il n’y aurait pas plusieurs rebonds différents.
Bonjour David. Très intéressant comme d’habitude 🙂
Mon domaine est plutôt l’informatique, donc merci à toi de m’ouvrir l’esprit sur ce domaine.
Je me pose une question :
L’espace temps se « déforme », et la déformation est de plus en plus forte, quand on se rapproche du « moment zero ».
Dans ma perception sans doute simpliste, je me dis que le temps « ralenti » de plus en plus
Comment dans ce contexte là peut on mettre une échelle linéaire pour décrire le big bang ?
Que veut dire alors « X ms après le big bang » ?
François
Bonjour Ziserman et bonjour à tous. Je ne sais pas si quelqu’un lira ces lignes alors que l’article a déjà presque 1 an. C’était juste pour vous dire que j’ai exactement la même interrogation : à partir du moment où le référentiel se déforme il n’y a plus de moyen de mesurer quoi que ce soit avec certitude et je vous rejoins dans votre difficulté à accepter les différentes histoires de l’univers alors même que le temps suit aussi sa propre histoire. Une seconde n’est pas la même en fonction de l’âge de l’univers, alors comment raconter l’histoire avec toujours les mêmes marqueurs temporels sachant qu’ils n’ont pas de fiabilité absolue ? Perso je ne crois plus à : il y a tant de milliards d’années c’était ci ou ça et tant de milliards d’années avant c’était comme-ci ou comme-ça. La durée et l’écoulement du temps ne peuvent plus servir de référence puisqu’ils sont l’univers lui-même et ses fluctuations…?
Super vidéo comme d’habitude. Un vendredi avec une vidéo de Science Etonnante, c’est un weekend qui commence bien 🙂
J’ai une question au sujet de la courbure de l’espace en 2D. Je m’attendais à ce que la courbure déforme les lignes du repère dans le plan. Les objets fixes restant aux mêmes coordonnées, ils se déplaceraient les uns par rapport aux autres. Est-ce que c’est incorrect de voir les choses comme ça ?
L’illustration en 2D m’a permis de visualiser ce que pouvait être une espace qui s’étend sans avoir besoin d’un espace dans lequel s’étendre. Mais j’ai toujours du mal à imaginer ça en 3D. D’ailleurs, est-ce que l’expansion concerne aussi la dimension temporelle ? Et aurait-on un moyen de le savoir si c’était le cas ?
Je me suis posé les mêmes questions, je vais donc essayer de te répondre.
-> Pour la grille :
Si le canevas/grille/repère était dilaté, le calcul serait le même, puisque le calcul se base sur le nombre de « carreaux » entre chaque point.
Sur son exemple, la grille est droite et il y a par exemple 7 carreaux pour delta x.
Même si les carreaux étaient visuellement distordus, il y aurait toujours 7 carreaux pour la mesure, qui ne changerait donc pas.
Quand les facteurs devant delta x et delta y changent, c’est une mesure « par-rapport » à la grille (originelle), le repère, terme qui fait bien sens ici.
Il y a donc bien une grille qui se contracte ou se dilate, mais c’est une sorte de grille virtuelle en référence à celle montrée dans la vidéo.
Il aurait fallu à la rigueur rajouter effectivement une deuxième grille d’une autre couleur pour montrer la transformation.
Et pour des facteurs positifs, on a soit :
. représentation 1 :
on étire effectivement la grille où il y a les points, en gardant le repère initial. (Image du ballon de baudruche qui s’étire par rapport à une règle fixe de départ)
. soit représentation 2 :
on place une grille où les carreaux sont plus petits pour représenter une plus grande distance. (image du métro où la distance entre deux points est plus longue que la ligne droite (comptée en ‘centimètres’/carreaux du métro et non carreaux du repère initial))
Par exemple, avec un facteur 2 * delta x, la nouvelle grille aurait eu 2 fois plus de carreaux horizontaux, donc 14 ici au lieu de 7. Soit 14 carreaux originaux, soit 14 nouveaux carreaux de la nouvelle grille.
C’est un rapport donc on prend l’un ou l’autre comme repère.
-> Pour la visualisation 3d, une image qui m’a bien aidé, c’est celle de la lave qui sort de sa faille. Visuellement, c’est comme si la matière était créée entre chaque point et que tout s’éloignait de tout dans toutes les directions.
Ou une pâte qui gonfle en chauffant.
Il faut oublier le concept de d’intérieur ou d’extérieur, l’univers, c’est que la pâte ou la lave et le contenu même du truc gonfle de partout à la fois.
-> Pour la dimension temporelle :
Oui, l’espace et le temps sont liés, ce qu’on prend à l’un on le donne à l’autre.
Comme l’a rappelé Etienne Klein dans une phrase incroyable : « Quand on est immobile, on se déplace à la vitesse de la lumière dans le temps ».
Quand on bouge, on « ralentit » son temps par rapport à ce qui est resté en place. (Cf relativité/paradoxe des jumeaux tout ça)
Donc oui, expansion de l’univers ou pas, un objet qui est en mouvement par rapport à nous aura une image pour nous ralentie dans le temps (d’autant plus ralentie qu’elle accélère).
(C’est justement je crois, la vraie cause de « l’effet Doppler »/ spectre décalé vers le rouge des galaxies qui s’éloignent)
Est-ce que c’est plus clair ? 😉
Bonjour et Bravo ,
1/ quelle clarté dans la distinction mobilité/ co-mobilité ; j’utiliserai dorénavant votre image du « métro » ; oui la distance ( ou plutôt les distances ) définie sur un graphe est parlante , et le calcul du Z-décalage en est éclairée ; merci .
2/Pour autant , et vous l’avez souligné, l’hypothèse du jellium (càd on répartit continument la densité de masse ) n’est pas si sûre , et surtout évidemment en haute densité ; objection souvent entendue durant les cours.
3/Je n’utiliserai pas , par prudence , pour mesurer la distance entre 2 galaxies une règle matérielle en atomes de Lennard-Jones , lol .
4/ Vous choisissez de ne pas expliciter ni écrire (da/dt)^2 – A^2/a(t) = cste ; sans doute à cause du « niveau imposé » , mais vous explicitez le tracé de a(t) : dommage , ce côté mystère … ;
5/ et qq références eussent été utiles ( je sais il y en a beaucoup , le cours IN2P3 , celui de l’ IAP , etc , mais comment ne pas citer le Weinberg , au moins dans le blog ).
merci encore , bravo
Loin de vouloir maltraiter le sujet, la théorie du Big Bang ne me semble rien dire d’autre que : l’univers a un début, implicitement, il aura aussi une fin.
Et non, ce n’est pas un hasard si un esprit comme Lemaître se trouvait être d’un prêtre scientifique. Ne s’est-il pas juste opposé à la vision théorique de tout bon scientifique qui voit le réel comme « expérience » (pas celle de la vie -scientifique, là) de laquelle il peut être déduit des observations et déterminées des preuves « irréfutables » ?
On est bourrés de fausses impressions dans ce domaine :
>> Un homme marchant rapidement sans pause (7,5 km/h de moy.) bouclerait un tour du monde en au moins 7 mois. Si on rapporte son temps de parcours pour une telle distance à la distance à couvrir pour rejoindre Alpha du Centaure en fusée spatiale, sa vitesse équivaudrait largement à 7 fois la vitesse de la lumière!! Pas possible, mais surtout pas de notre monde – dans les 2 cas…
>> Si un escargot, allait tout droit sans s’arrêter, il mettrait 2331 années pour faire le tour du monde. Pour une durée identique, un fusée devrait déployer une vitesse utile de 544km/s, soit 1600 fois le mur du son. A ce jour, la plus grande vitesse atteinte par un véhicule spacial habité, Apollo 8, avoisinait 11km/s, « seulement » mach 32…
Si nous étions des géants de la taille d’une planète, nous jouerions au foot avec la lune, si nous étions grands comme le système solaire nous irions sur Alpha du Centaure en avion, grands comme la galaxie, nous irions en fusée..
Nous savons que des tas de principes publiés dans des revues scientifiques à comités de lecture ne sont pas toujours relayés par les médias efficacement et font circuler de fausses informations, répercutées ensuite par l’opinion publique.
Les théorie comme celle de la terre plate ne sont bien-sûr pas recevables, ne cherchent-elles pas à nous dire quelque-chose si nous tentions de faire un pas de côté ?
—–
http://homme-et-espace.over-blog.com/2015/12/le-secret-bien-garde-de-l-expansion-de-la-terre.html
https://www.scienceetfoi.com/ressources/la-datation-radiometrique-carbone-14-est-elle-fiable/
Que pouvons-nous démontrer réellement de ce qui remonte à plusieurs milliards d’années ou se situe à plusieurs parsecs de là où nous sommes ? Avant d’affirmer la théorie comme inattaquable sur un plan logique, est-elle seulement un « pensable » quant aux origine de l’univers ?
Sur le fond, bien qu’elle évolue, la conscience humaine reste la même, intrinsèquement l’homme reste l’homme, non ? Par contre cela n’impacte en rien que l’espace ou le temps ne changent pas, c’est exact. Il y a la chose observé et le contexte dans lequel on l’observe, en soi le contenant et le contenu, l’observable et l’observant. Il y a donc changement ET immuabilité dans le temps car si l’univers s’inscrit dans un « lieu » et une « durée », le temps en tant que tel n’a ni début ni limite.
Just prove me wrong!
Ce n’est peut-être pas ce que nous voulons mais s’il fallait réconcilier la science et la religion en occident je dirais :
Tout arrive .. « rien » aussi !
Merci à vous
Je comprends le Big-Bang comme un modèle cosmologique, qui vise, comme d’autres branches de l’astrophysique, à expliquer des faits observationnels (le rayonnement diffus à 3 degrés Kelvin ; abondance de deutérium/hélium). Depuis que Galilée a pointé une lunette vers Jupiter, l’Homme a découvert beaucoup de faits très éloignés de la vie de tous les jours. Idem avec les observations au microscope et les expériences de sondage de la matière. Les théories de physique visent à synthétiser les faits expérimentaux, qu’ils soient abordables dans la vie de tous les jours ou seulement en laboratoires. De fait, depuis l’Antiquité, la pensée en physique a beaucoup évolué, comme dans d’autres domaines d’ailleurs ; et c’est juste fou ! Je comprends que les physiciens sont des hommes, qui peuvent être emprunts de métaphysique, mais la métaphysique n’est pas l’objet de la physique moderne. C’est à ce jour, ce que je comprends de la pratique de la physique moderne, depuis Galilée. Et vous, quelle est votre appréhension de la physique moderne ?
Bonjour David
dans « Est-ce que ma règle se dilate aussi ? » tu nous explique que l’expansion ne concerne pas les atomes de la « règle » qui sont liés par une liaison due à l’interaction électromagnétique, mais j’ai lu qqpart que la distance entre corps liés par la gravitation n’était pas non plus augmentée par l’expansion donc ni la distance planète étoile centrale, ni les distances interstellaires, ni les distances entre corps intra-galactiques mais que seules les distances inter-galactiques augmentent avec le temps… me trompe-je?
Merci de ce que tu fais, tu es toujours aussi passionnant,
Jean-Marc
Merci pour cette excellente vidéo, comme toujours!
Pour les curieux et/ou impatients, la contribution méconnue de Henrietta Leavitt est très bien expliquée dans cette série de super vidéos scientifiques du Monde (une fois n’est pas coutume) :
https://www.lemonde.fr/sciences/video/2019/08/10/comment-mesurer-l-univers-avec-des-etoiles-qui-clignotent_5498382_1650684.html
et le lien direct sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=0pZCvB8ESe8
Je reste toujours ébahi par toutes les personnes qui ont tant contribué à la science telle qu’on la connait aujourd’hui, on se sent bien petit en comparaison.
Enfin, que cela ne t’empêche surtout pas de faire un épisode dédié malgré tout, nous on prend avec grand plaisir! :-p
(le lien depuis YouTube https://scienceetonnante.com/2021/10/29/le-big-bang/ est cassé …)
Excellente vidéo, je vais la recommander en intro à la pelle.
Le seul petit bémol que j’aurais est qu’on ne comprend pas pourquoi le facteur d’échelle fait soudain un point d’inflexion pour atteindre 0 à -13.8 milliards d’années plutôt que de gentiment tendre vers 0 à -infini par exemple.
Bonjour, tout d’abord merci de ton excellente vidéo.
J’aurais une question, même si je ne sais pas si une réponse a déjà été apportée.
Puisque l’on peut calculer l’évolution de cette métrique et que tu en as fait une exposition graphique, j’imagine que l’on a calculé assez loin dans ces predictions.
Hors sur le graphique que tu nous montre, on comprend bien que la courbe va évoluer à un temps t à la verticale et donc de manière exponentielle. Cependant, n’y a t’il pas une chance ( même si ça reviendrait à remonter dans le temps) ou cette courbe peut tendre vers la gauche, car sinon cela reviendrait à avoir un facteur d’échelle infini à un moment donné non ? ( Et il me semble que vu que c’est l’espace qui se » dilate » lui même, on ne parle pas de vitesse donc il n’ y a pas de limite fixe non ?)
Bonjour,
A propos de « Est-ce que ma règle se dilate aussi ? ». Si l’Univers se dilate, la distance r au-delà de laquelle l’atome est retenu par un potentiel minimum ne doit-elle pas augmenter aussi, en même temps que la grille?
Bonjour David,
J’ai bien apprécié la notion de « facteur d’échelle » versus le trop dérangeant et trop imprécis « rayon de l’univers ».
Afin de tenter d’apprécier l’apport de la Relativité Générale à la théorie classique de la gravitation, quelques questions :
1) Qu’est-ce qui empêche de résoudre une équation de l’univers avec les équations de Newton, pour un fluide de matière homogène et isotrope ? Qu’est-ce qu’on obtient alors, et avec quelles autres hypothèses ? En classique, si on considère, en plus un univers de rayon maximal « R », on se retrouve à résoudre le problème d’une étoile; non ? Y-a-t-il des modèles classiques sans rayon maximal « R » ?
2) Avec les mains, si possible, qu’est-ce qui diffère tant entre un modèle relativiste et un modèle classique d’un univers homogène et isotrope ? Quel rôle tient la propagation à vitesse finie de la gravitation dans le modèle relativiste ?
Bon, j’en demande peut-être trop, et je devrais chercher moi-même …
David,
ta vidéo apporte déjà un premier niveau de réponse à mes questions : conceptuellement, dans une cosmologie newtonienne les cadres espace et temps sont indépendants de la matière, contrairement à la cosmologie relativiste. C’est une sacrée différence.
Par ailleurs, ici (https://scienceetonnante.com/2015/07/06/cosmologie-3-la-constante-cosmologique/), l’équation du modèle relativiste que tu cites fait apparaître la vitesse de la lumière « c » couplée au rayon de courbure de l’univers « R0 ». Ce qui constitue un autre élément de réponse, plus quantitatif, à la question de l’apport de la relativité générale à la cosmologie.
Merci pour ton temps !
L’univers n’est pas en expansion car il est une singularité. L’effet Doppler s’explique par la différence de l’écoulement du temps entre le moment où un corps céleste émet un rayon lumineux et l’écoulement du temps quand il est reçu. Cet écoulement du temps (relatif) étant fonction de la gravité qui évolue dans le temps (absolu) car la structure à grande échelle de l’univers évolue. Il se forme des ‘filaments’ où la densité de matière est plus importante au fil du temps (concentration des galaxies) et par conséquent, le temps s’accélère.
Donc l’effet Doppler n’est pas le fait que les galaxies s’éloignent mais le fait que le temps s’accélère et que par conséquent la longueur d’onde diminue (décalage vers le rouge). La ‘grille’ de l’espace-temps ne se dilate pas, mais c’est l’écoulement du temps qui varie en fonction de la structure.
Mais cela ne remet pas en cause la théorie du Big Bang pour autant. Notre univers est courbe et notre système cartésien en 3D n’a pas aucun sens à l’échelle du cosmos, pas plus qu’il n’en a dans un trou noir.
Par ailleurs, on peut parler de physique quand on évoque le Big-Bang. Selon les cartes Penrose (de roger du même nom), il est concevable que certains trous noirs abritent d’autres univers (c’était ma conclusion après 20 années de réflexion avant que je ne prenne connaissance des cartes) . Par symétrie, on peut dire que notre univers est un trou noir d’un univers supérieur. Une vision d’infini (le Graal) se dégage. Le monde n’a pas d’origine et n’aura pas de fin. Il évolue sans cesse.
@ERic . tu écris:
« et que par conséquent la longueur d’onde diminue (décalage vers le rouge). » Si la longueur d’onde diminue, la fréquence augmente, et c’est un décalage vers le bleu …..
Effectivement ce point demande éclaircissement. Quand je dis que le temps s’accélère je me situe comme un observateur qui se situe dans un vaisseau en accélération constante. Habituellement, on dit que l’écoulement du temps diminue pour une vitesse relativiste (supérieur à 1% de la vitesse de la lumière). Mais mon point de vue est que mon temps propre ne varie pas. C’est quand je regarde à travers le hublot de mon vaisseau que je voie que le temps autour s’est accéléré. C’est à dire qu’a une certaine distance ce que je vois dure 1/2 seconde alors que si j’étais resté sans bouger aurait été de 1 seconde. Cela est vérifiable en voyant le mouvement des étoiles dans une galaxie au télescope. La gravité à le même effet qu’un déplacement accéléré.
Mettons nous dans la situation de la réception d’une onde électromagnétique. Comme la vitesse de la lumière est constante et que l’écoulement du temps « dehors » est plus rapide, j’en tient compte quand je mesure la longueur d’onde. Je la voie relativement plus longue qu’elle n’est en vrai.
Le vrai étant la longueur d’onde que je mesurerai si je n’était soumis à aucune gravité.
Pour être tout à fait exact, les redshifts donne l’illusion d’une expansion de l’univers accélérée.
Quand une galaxie ( o ) émet un photon de vitesse c ( ——> ) vers un récepteur ( x ), ce dernier subit une accélération ( ->> ) due à la gravité auquel il est soumis en attendant la détection.
o ——> x ->>
émetteur récepteur
Quand le photon atteint le récepteur :
o ——>x
émetteur récepteur
C’est comme si le récepteur s’était déplacé suite à son accélération et ce « déplacement » est visible par l’effet Doppler.
On peut d’ailleurs généraliser en disant que quand on regarde dans le passé comme les mouvements d’étoiles en rotation dans les galaxies, il faut tenir compte de l’accélération du temps due à la gravité auquel est soumis l’observateur. Les soi-disant contradictions de la théorie d’Einstein est le fait de la non prise en compte des lois de la relativité, un comble !
Bonjour David,
Je ne sais pas si tu trouveras le temps de me répondre, mais j’avoue avoir du mal à comprendre ce que tu écris dans « Est-ce que ma règle se dilate aussi ? »
Tu as bien expliqué que la « dilatation de l’univers » était liée à la métrique.
C’est l’évolution dans le temps de l’unité (l’élément) de longueur qui donne « l’impression » d’expansion de l’univers.
Or les lois physiques sur les forces de liaison sont exprimées dans un formalisme « newtonien », avec une distance non relativiste si je ne m’abuse. Si on les « plonge » dans une métrique de la relativité générale, leur formulation devrait permettre une « dilatation » de la règle sans qu’elle se casse.
Est-ce que ce n’est pas plutôt le fait qu’en « local » l’espace reste « plat », avec des effets de gravité bien plus faibles que les autres forces, qui fait que la règle ne se dilate pas, et non « juste » l’équation équilibrant les forces par rapport à une distance « r » ?
Autrement dit, et inversement, si une règle avait pour extrémités 2 galaxies, elle se dilaterait bien, et donnerait toujours la même mesure entre ces 2 galaxies ?
Petite remarque en passant:
« voie lactée » est la traduction du mot galaxie : Gaia – Xi , la voie de Gaia. Gaia, dans les cultures indo-européenne, se retrouve sous les traits de Gao-Mata, la vache sacrée. C’est là qu’on voit réapparaitre tout le côté lacté de l’affaire.
Les conséquences philosophiques (voir même rationelles) réchauffent les esprits et donnent lieu à des discussions passionnelles: s’il y a eu un début, il y a donc eu une cause à ce début…chose que les matérialistes n’acceptent pas.
Bonjour David, merci pour ta vulgarisation, toujours un plaisir de suivre tes vidéos :-).
Petite question sur le facteur d’échelle et le rembobinage jusqu’à l’instant 0 : on prend arbitrairement une facteur d’échelle à 1 comme valeur d’origine, puis on remonte jusqu’à -13 milliards d’années tomber pour à 0. Si dans 10 milliards d’années on refait ce même calcul, on remontera toujours de 13 milliards d’années ? ou de 23 milliard d’années ? car il se sera écoulé du temps, mais les données de l’équation n’en tienne pas compte je crois ? Ca voudrait dire que peut importe l’instant d’où l’on calcule l’origine du bigbang, c’est toujours 13 milliards d’années plus tôt.
Étrange non ?
Je veux bien tes lumières ;-). Merci !
Non ça ne change rien, c’est un peu caché dans le calcul (et dans mon explication !) mais si on prend une autre référence pour le facteur d’échelle du temps présent, il faut modifier la prise en compte du paramètre de Hubble et ça donnera le même résultat
Bonjour David,
Je remarque que de nouveaux commentaires (et réponses) arrivent dernièrement sur ce sujet … alors j’en profite pour faire un « up » de ma question d’il y a 3 mous : tu justifie le fait que, malgré « l’expansion de l’univers » un « double décimètre » lui, ne change pas de taille à cause des forces qui lient les atomes des matières solides … Mais l’expression de ces forces devraient elles aussi s’exprimer dans une métrique « variable » non ?
Bref, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi si dans une métrique la distance entre 2 galaxies augmente, l’application de cette même métrique entre 2 atomes d’une molécule fait que la distance entre ces atomes n’augmente pas …
Bonjour,
Qu’est-ce qu’il fait que la gravité ai autorisé que la matière se distribue dans l’espace à partir de la singularité (comme pour les trous noirs)?