Après plus d’un an de retenue sur la question, j’ai fini par me laisser aller à faire une vidéo qui parle de COVID…

Je ne vais pas forcément ajouter beaucoup de détails scientifiques dans ce billet, car énormément d’éléments se trouvent dans l’article qui est en accès libre

Bazant, M. Z., & Bush, J. W. (2021). A guideline to limit indoor airborne transmission of COVID-19. Proceedings of the National Academy of Sciences, 118(17).

Concernant l’article, il précise notamment des choses sur la distribution de taille des aérosols, les estimations de concentration, les limitations de l’hypothèse d’homogénéité spatiale, l’impact des systèmes de filtration, la question de la désactivation des virus avec la température et l’humidité relative, etc.

Une question que l’on peut se poser concerne la transposition de cette analyse dans un environnement extérieur. Si le port du masque est respecté, on peut penser que les risques sont minimes. L’air expiré va s’élever du fait de sa température, et se diluer rapidement. Sans masque, c’est moins clair. L’expiration va se faire sous la forme d’un jet turbulent qui va se diluer rapidement, mais peut conduire à une exposition importante à courte distance. On peut également imaginer des effets de sillage dans le cas de flux d’air ambiants relativement stationnaires. Tout ça pour dire que ceci ne nous dit pas grand chose de quantitatif sur une question comme celle de la réouverture éventuelle des terrasses de restaurant (et au risque de me répéter, là on ne parle bien que de la transmission par aérosols !).

Sur ce sujet, vous pouvez aller voir cette publication de Bruno Andreotti et ses étudiant(e)s de projet expérimental, qui détaille différentes situations et propose des mesures ciblées.

Je vous encourage également à aller voir la page de Martin Bazant qui donne des liens vers un simulateur, un autre papier en preprint sur les mesures de CO2, etc.

29 Comments

  1. Je mets ce commentaire ici parce qu’il semblerait que Youtube bloque les copier-coller, et je n’ai pas envie de tout réécrire.
    Tout d’abord, un immense merci. La question des aérosols est complètement absente du débat dans l’espace public, et cela se ressent dans les mesures de protection ou du discours de prévention. Il y a un terrible décalage entre le discours scientifique et les mesures mises en place. Et cela vient en partie du discours tenu par l’OMS, qui minimise grandement les contaminations par les aérosols, j’y reviendrai.

    Mais d’abord, quelques remarques sur cette vidéo d’excellente qualité.

    Peut-on jouer sur le volume V ?
    Si on y réfléchit, on peut parfois jouer sur le volume de la pièce, en changeant de la salle. Il vaut mieux pour les cours être dans un grand amphithéâtre à 30 élèves que dans la petite salle habituelle.
    Si on voit des amis, mieux vaut privilégier une pièce de volume infini : l’extérieur.

    Peut-on jouer sur le paramètre lambda autrement qu’en ouvrant les fenêtres ?
    Cette question mérite d’être posée, car on ne peut pas toujours ouvrir les fenêtres quand il pleut et quand il fait froid tout le monde peste si vous ouvrez la fenêtre (j’ai testé)
    Le purificateur d’air est-il une solution ou une Fausse Bonne Idée (FBI) ?
    Ce que l’on veut, c’est diminuer la probabilité de contamination. Si l’on part du principe comme dans cette vidéo que les particules contaminées sont réparties de manière homogène dans la pièce, alors oui c’est une solution, car le laboratoire Virpath a montré que l’on pouvait diminuer la concentration en particules contaminées dans une pièce de plus de 99% avec un purificateur d’air équipé de filtres HEPA. En revanche, si l’on part du principe que la répartition en particule n’est pas homogène, c’est plus compliqué. Certes, la concentration en particules contaminées baisse, mais l’on génère d’important flux à travers la pièce, et l’on « brasse du virus », ce que l’on veut éviter. Ce qui est sûr, c’est qu’il nous faut d’urgence des études de grande ampleur en condition réelle.
    La solution idéale est celle employée dans les avions ou les TGV : on renouvelle l’air « verticalement », l’air est injecté au-dessus de chaque siège et aspiré en bas, pour éviter les déplacements latéraux d’air. Et il ne s’agit pas d’une propagande du secteur aéronautique pour faire revenir les gens dans les avions, ces dispositifs existences depuis des décennies, car entasser les gens dans un volume d’air extrêmement réduit, et les faire parcourir de grandes distances est la solution idéale pour propager des maladies. Excellente vidéo de la vulgarisatrice Physics Girl à ce sujet (en anglais) https://www.youtube.com/watch?v=NUCru4p15-4

    Avant tout, je souhaite rappeler que le masque est très utile pour lutter contre les contaminations par projection directes et les surfaces (difficile de se toucher le nez ou la bouche si l’on porte un masque, difficile aussi de projeter les particules sur une surface si l’on porte un masque)
    L’hypothèse d’un f à 0.15 est-elle réaliste ?
    Je ne pense pas. Je pense même que cette hypothèse est extrêmement éloignée de la réalité, et ce pour deux raisons.
    1 – Une efficacité de filtration est donné pour une certaine taille de particule. Un masque chirurgical filtre 98 % des aérosols de taille moyenne 3 micromètres. Or, la taille du virus est bien inférieure à cette valeur de 3 micromètres. Certain avancent des explications techniques pour expliquer que c’est quand même efficace. Peut-être, je n’ai pas les compétences pour en juger.

    2- Si le taux de filtration est une valeur à surveiller, le taux de fuite est aussi très important. Le taux de fuite correspond au taux d’air ne passant pas par le masque et n’étant pas filtré. Quelle est cette part pour le masque chirurgical ? Au début de la crise on ne savait pas car il n’y avait pas d’étude sur le sujet, le masque chirurgical n’ayant jamais été conçu pour lutter contre les aérosols (l’autre nom du masque chirurgical est le masque anti-projection, pas le masque anti-aérosol).
    Au vu de l’utilisation massive par la population des masques chirurgicaux, des études ont été conduites depuis : les taux de fuite des masques chirurgicaux sont compris entre 20% et 100%. 100% signifiant que tout passe à côté du masque… Ces chiffres ne sont pas étonnants car les masques chirugicaux ne sont pas conçu pour lutter contre les aérosols mais seulement les projections. On peut tout à fait avoir pour un même masque une efficacité de filtration de 90%, c’est-à-dire que 90% des particules passant par le masque sont filtrées, mais avoir un taux de fuite de 80%, c’est-à-dire que 80% des particules passent à côté. (1-0.8)*90=18% est alors l’efficacité de filtration réelle. Le facteur f de la vidéo est donc dans ce cas à 1-0.18=0.82, très loin des 0.15 de l’hypothèse de la vidéo.
    On peut se convaincre de ce taux de fuite très important sur les masques chirgicaux par des arguments plus visuels (et moins scientifiques). Combien de porteur de lunette sont embêtés en permanence par la buée ? Cette buée disparait si l’on met du ruban adhésif pour faire l’étanchéité, mais il devient plus difficile de respirer, indiquant que l’air passait bien à coté du masque par le chemin offrant le moins de résistance.
    Une autre façon de se convaincre visuellement des taux de fuite est de regarder cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=6AtBC0uc4cE Je rappelle que les masques chirurgicaux sont très utiles pour lutter contre contaminations par les surfaces et par projections directes mais contre les aérosols, c’est très limité. Si l’on veut être réellement protégé, il faut se tourner vers des masques aux taux de fuite faibles, comme les FFP2, avec un taux de fuite vers l’intérieur de moins de 8% s’ils sont correctement portés et adaptés à notre morphologie. (Privilégions les masque FFP2 français, qui sont strictement contrôlés et mieux adaptés aux visages européens que les masque chinois)

    L’OMS est indispensable à la gestion de cette crise COVID, et a par le passé sauvé des millions de vie par son action mais sur la question des aérosols…

    Pourquoi l’OMS minimise t’elle les contaminations par les aérosols ?
    On ne peut que supposer car l’OMS ne liste pas les raisons de ce désaccord avec le discours scientifique.
    Rappelons tout d’abord que les scientifiques ne sont pas encore tous d’accord sur les contaminations par les aérosols mais en cas de doute le principe de précaution s’applique, on doit considérer qu’il y a des contaminations jusqu’à preuve du contraire.

    Raison numéro 1 : excès de précaution
    En ces temps de défiance envers monde de la science, l’OMS ne peut se permettre de faire une erreur, et donc demande un niveau de preuve tellement élevé qu’il ne sera peut-être jamais atteint, même si des preuves « faibles » existent , comme les « super contaminateurs » de la vidéo.

    Raison numéro 2 : la politique
    L’OMS a une dimension politique, ce sont des états qui en sont membres et qui financent l’organisation. Dès lors, les conseils de l’OMS, ne sont pas des conseils scientifiques brutes, mais des conseils tenant compte de plein d’autres facteurs. Par exemple, même si l’on pouvait supposer que les masques étaient utiles dès le début de la crise Covid, l’OMS porté un message contraire. A l’époque où les masques étaient surveillés par des militaires, où les infirmiers se faisaient fracturer leur voitures pour des masques, dire publiquement « les masques sont utiles pour tout le monde » aurait juste créé du désordre, car tout le monde se serait arraché un produit qu’il fallait réserver aux plus exposés (le personnel soignant), et il n’y aurait pas eu plus de masques à dispositions.

    Raison numéro 3 : les pays ne sont pas tous logés à la même enseigne
    Pour les masques FFP2, utiles contre les aérosols, certains pays ne peuvent pas se permettre d’en acheter car encore trop cher ou produits en quantité encore limitée. Le risque étant que les citoyens comprennent le mauvais message : « puisque le masque chirurgical n’est que peu efficace contre les aérosols et qu’il n’y a pas de masques FFP2, alors je ne porte pas de masque ». Alors que les masques chirurgicaux sont très efficaces contre les contaminations par surfaces et par projections directes.

    Raison numéro 4 : Changer d’avis est mal vu
    Il y a environ 192 pays membres de l’OMS. Il y a évidemment de très grandes différences culturelles entres ces pays. Dans certains pays, pour être un bon leader il faut être sûr de soi et affirmer les choses clairement et ne jamais reconnaître que l’on s’est trompé sous peine de perte en crédibilité. On se tient donc à ce qu’on dit depuis le début sur les aérosols.

    Conclusion :
    Si l’OMS à reconnu que l’on pouvait être contaminé par les aérosols en juillet 2020 depuis que 239 scientifiques l’ont supplié de le faire, l’organisation ne communique absolument pas sur ce type de contamination.
    Si les l’OMS insistait sur les aérosols, les gens se méfieraient des espaces clos, où il y beaucoup de personne pour un très faible volume d’air. Si l’on refaisait les calculs de la vidéo pour le cas d’une voiture à plusieurs passagers on s’apercevrait de la catastrophe. S’il est presque impossible de porter le masque en permanence avec ses proches à la maison, on peut au moins rouler les fenêtres grandes ouvertes en voiture et porter un masque même avec ses proches en voiture.

    Enfin précision importante, par honnêteté intellectuelle, je précise que la question des aérosols de fait pas partie de mon domaine de spécialité.

    • bonjour, je me permet d’apporter mon grain sel a cet argumentaire concernant la (possible?) faible efficacité du masque. Les raison évoquée me semble pertinente (surtout la perte de crédibilité des instance dirigeante en cas de changement de politique…), mais j’apporterais tout de même les argument suivant :
      1) même si il est peu efficace, il diminue quand même la propagation (et il le fait 2x (soit au carré)).
      2) le fait de porter un masque est visible donc :
      a) c’est une mesure contrôlable
      b) ca montre que le virus est présent (ca rend la menace « visible »)
      c) ca incite « les autres » à en porter (les 1ere personne a mettre un masque était catalogué comme « anormaux » mais ce n’est plus le cas maintenant…)
      d) ca incite les gens a prendre d’autre précautions…
      Si ces hypothèses sont corrects, le port du masque seraient plus une mesure « sociale » permettant une plus grande acceptabilité du problème par la population

  2. Pingback: à l’intention des profs confinés dans une classe – chronique de Rhea

  3. J’ai beaucoup de mal avec la « probabilité totale de transmission ». Dans notre exemple, si N > 10, on se retrouve avec une probabilité supérieur à 100%.

    J’ai plutôt l’impression que c’est le nombre moyen d’élève contaminé ?

    • Daniel Audet Reply

      D’accord avec Matheod. Inhaler n virus engendre, pour un individus, une probabilité de 1-(1-p)^n. Puisqu’être infecté par 1 ou 10 virus résultent indifféremment en une personne infectée. Cette valeur est proche de np surtout lorsque p est près de zéro.

    • Effectivement, comme Matheod et Daniel, ce point m’a interpellé en visionnant la vidéo.

      Si on note n le nombre total de virus inhalés, et que la probabilité d’infection pour un virus est p, on se retrouve dans le cas d’une répétition de n épreuves de Bernoulli de probabilité p (et donc le nombre de virus infectants suit une loi binomiale), et np représente le nombre moyen de virus infectants un individu exposé (et non pas la probabilité d’infection, comme la vidéo le fait entendre).

      En revanche, pour déterminer la probabilité d’être infecté, le nombre de virus infectants importe peu pourvu qu’il soit supérieur à 0, et donc cela revient à considérer le complémentaire de ne pas être infecté (c’est-à-dire d’avoir un nombre de virus infectants ≠ 0). Comme Daniel l’a noté, cette probabilité est donc égale à 1 − (1 − p)^n. Dans la vidéo, cela ne change rien au résultat, puisque l’exemple prend n = 1.

      Peut-être que cette utilisation de np est une simplification volontaire, car comme l’a également noté Daniel, la différence entre np et 1 − (1 − p)^n est faible quand p est faible. Mais cela me semble malgré tout étrange, car avec p = 0,1 comme dans l’exemple de la vidéo la différence est loin d’être négligeable (dès que n > 10, on arrive à des probabilités supérieures à 1…).

      Enfin, et comme l’a noté Matheod, en multipliant cette probabilité d’infection pour un individu par le nombre de personnes vulnérables présentes dans la pièce, noté N dans la vidéo, on obtient le nombre moyen de transmissions aéroportées de la maladie, et non la probabilité totale qu’il y ait au moins une transmission parmi les personnes vulnérables comme expliqué dans la vidéo. Cette valeur ne peut de toute façon pas être une probabilité, car elle dépasse effectivement 1 dès que N est assez grand (dans la vidéo quand N > 10).

      Par curiosité, j’ai consulté l’article de M. Bazant et J. Bush à la base de la vidéo de David, et les auteurs traitent la question de la probabilité de façon continue. Ils calculent le taux de transmission aéroportée de la maladie β_a(t) en fonction du temps (c’est-à-dire le nombre moyen de transmissions aéroportées de la maladie — et non du virus — par individu infectieux et par individu susceptible d’être infecté au cours du temps), qui peut être interprété comme la densité de probabilité de la variable aléatoire correspondant au temps nécessaire pour qu’un individu vulnérable soit infecté en présence d’un autre individu infectieux. Ils peuvent donc ensuite déterminer le nombre moyen de transmissions R_in(t) dans une pièce de N personnes vulnérables en multipliant N par la probabilité qu’un individu soit infecté après un temps t. Évidemment, on comprend que David ait simplifié la situation, en considérant un cas discret où les individus sont exposés à un nombre entier de virus, avec à chaque fois une probabilité que cette exposition soit infectieuse.

  4. Bonjour,
    bravo pour la vidéo.
    Juste une remarque. Je trouve dommage que tu aies choisi l’approche consistant à considérer 1 contaminant et N susceptibles de se faire contaminer. Ca sera pas mal de faire passer le message (une autre vidéo) que N personnes dans une pièce, c’est grosso modo N contaminateurs potentiels et N susceptibles. Bref la probabilité qu’il se passe une contamination est plutôt en N^2. Faire des réunions en demi-groupes, c’est grosso-modo diviser les transmissions par 4. Si cette notion était intégrée par la population et nos dirigeants, il y a peut-être moyen que ça sauve des vies…

    • Oui ce qui motive ce choix c’est d’une part la faible probabilité de présence d’un malade, et surtout une approche où on cherche à limiter le R0, et donc se demander comment être à moins d’une transmission par malade.

      • Désolé si je dis une bêtise, mais en multipliant par N à la fin, on suppose pas que les N individus expirent 0.5m^3/h d’air contenant la concentration en virus de 1000/m^3 ?

  5. Bonjour David,
    Merci pour cette nouvelle vidéo et cet article, quel énorme talent de vulgarisateur!
    Je travaille au CERN, et dès l’an dernier mes collègues en charge de la santé et de la sécurité des travailleurs se sont appuyé sur les nombreux spécialistes en ventilation et modélisation des fluides du laboratoire pour réaliser ce type d’étude qui aboutit aux mêmes conclusions:
    https://indico.cern.ch/event/968258/
    Un outil a également été créé pour modéliser ces risques de transmission et aider ainsi à prendre des décisions:
    https://home.cern/fr/news/news/cern/introducing-cara-cerns-covid-airborne-risk-assessment-tool

  6. Bonjour,
    Merci David pour ces vidéos toujours précises, factuelles et surtout sourcées. Et également de ton humilité sur le fait de ne pas avoir abordé le sujet jusqu’à présent.
    N’hésites pas à faire d’autres vidéos sur le sujet (et sur d’autres sujet bien sûr), c’est toujours intéressant d’avoir un point de repère sourcé entre tous les avis plus ou moins éclairés données. Nous sommes envahis par des discours subjectifs sans sources, avec éventuels conflits d’intérêts, complotistes, ou comme dit plus haut pour ne pas montrer que l’on pouvait avoir tord en contredisant des discours précédents.

    La science mérite mieux donc encore merci pour ton travail.

    Cdt

  7. Bonjour,

    Merci pour la vidéo, elle est très claire. J’aurais cependant une question concernant la fin.

    Si j’ai bien compris, la concentration de CO2 est un marqueur du renouvellement de l’air.
    Mais sait-on si les aérosols contenant du virus se comportent vraiment de la même façon qu’une molécule de dioxyde de carbone lors de l’aération d’une salle? Sont-ils aussi volatils et donc épurables ?

    Merci beaucoup pour la réponse, c’est très gentil!

    • Oui si les aérosols sont suffisamment petit (on peut quantifier tout ça avec la notion de « stettling velocity ») les aérosols restent en suspension « presque comme si » il n’y avait pas de gravité, et la dynamique sera analogue à celle du CO2.

  8. Bonjour et merci pour votre superbe travail.

    Il y a 2 ans, j’ai essayé d’acheter un capteur de CO2. Sans succès à prix décent (centaine d’€). j’ai dû me rabattre sur un capteur multiple (dont nanoparticules d’une part et COV+CO+CO2 regroupés en un seul indice, d’autre part.) J’avoue que je n’ai pas regardé depuis.

    Au passage, dans le lycée parisien de mon conjoint, la Région est venue juste avant la dernière période confinée (il y a 1 mois) faire des mesures de CO2 dans les salles … en l’absence d’élèves… Étonnamment les résultats n’ont toujours pas été rendus publics.
    Depuis Septembre dernier, mon conjoint fait cours avec porte et fenêtres ouvertes (et élèves éloignés des fenêtres et couverts de gros pulls…) Étonnamment, les élèves jouent très bien le jeu.

    Enfin, au premier commentateur tres documenté qui recommande des FFP2 français, je nous souhaite bonne chance pour en trouver.

    Autrement dit, ventilez, aérez et faites circuler l’air. Ou ne stationnez pas dans un espace clos non ventilé. Tant qu’on n’y voit pas plus clair !
    (je ne suis ni médecin ni scientifique médical).

  9. Bonjour tout d’abord merci pour cette vidéo intéressante. Certains points m’ont intrigué, j’aurais voulu savoir si j’ai mal compris ou pas :

    – dans ton calcul tu prend f à 0.15 à l’expiration et 0.1 à l’inspiration. Coquille ?
    – est-ce que ces 0.15 tiennent compte de la probable fuite d’air sur les côtés du masque ou sur le bord du nez (la fameuse buée dans les lunettes). J’aurais aimé que tu fasse un graphique avec l’évolution de la probabilité de transmission en fonction des valeurs de f (allant de 1 (pas de masque) à tes 0.1, pour voir ce qu’implique un comportement en moyenne mauvais par exemple dans une classe d’effectif moyen)
    – je comprends la confusion dans certains commentaires – confusion que j’ai faite aussi – sur le fait que multiplier par N à la fin implique N contaminant, mais N aurait été au carré si on avait compté à la fois à l’expiration et à l’inspiration N personne, non ? Voici ma compréhension de ta formule : « 1 personne expirant pendant 20h 0.5m^3/h d’air contenant 100 virus infectant/m^3 dans une pièce de 150m^3 avec un renouvellement de l’air de 0.5m^3, pièce contenant 30 personnes inspirant 0.5m^3/h d’air contenant 100 virus infectant/m^3 donne une probabilité de transmission de … » => est-ce bien ça ?
    – dans cette formule, on suppose qu’au départ des 20h, l’air dans toute la pièce est déjà à la concentration indiquée ? cela change bcp le résultat ou pas si on tient compte de l’évolution de cette concentration (ça me donne l’impression que le renouvellement de l’air serait encore plus fort si on part du principe que l’air ambiant est au début avec une concentration de 0 virus/m^3) ?
    – enfin, mais je crois que c’est négligeable pour le coup, le porteur du virus faisant partie des personnes inspirant, cela ne fait que 29 personnes susceptibles d’être infectés, mais c’est donc négligeable ?

    Merci d’avance pour tes éclaircissements !

    • – Oui en effet la première fois j’ai appliqué un « facteur de mauvais portage » que j’ai oublié la deuxième fois !
      – Ca dépend au carré du f, donc on peut le tracer facilement.
      – Non il n’y a qu’une seule multiplication à faire. Techniquement on calcule plutôt le nombre de reproduction R : on suppose qu’une personne est infectée, on estime le nombre de personnes qu’elle va contaminer.
      – On considère en gros que l’évolution vers la concentration d’équilibre est rapide (en pratique le temps caractéristique est 1/lambda. Avec lambda = 6/h par exemple, ça fait 10 minutes)
      – Oui en vrai il aurait fallu multiplier par N-1 🙂

  10. Bonjour,

    J’arrive un peu après la bataille, mais voici une remarque que je me suis faite, dès Noël dernier en fait.

    Les grosses gouttelettes et les aérosols ont des comportements différents suivant leur taille. Pourrait-on dire que les plus grosses sont principalement soumises à la gravité, et les plus légères sont principalement soumises à la poussée d’Archimède et à la convection de l’air ? Sans compter les forces de Van der Waals pour fixer les gouttelettes sur les masques, la propagation du virus met en jeu un panel large parmi les forces utilisées dans les modélisations par les physiciens. Or, étant nous mêmes de « gros corps », notre expérience individuelle et immédiate ne nous pousse qu’à connaître personnellement les effets de la gravité. Ici, on a toute une batterie d’effets, avec des effets dynamiques de concentration croissante, bref, rien à voir avec la gravité.
    Pédagogiquement, est-ce que ça n’a pas été un frein pour expliquer le mécanisme de chaque geste barrière, et donc leur pertinence ? Masque : gravité + van der Waals, distanciation sociale : gravité, aérosol : Archimède et convection. Un public non-physicien aura-t-il eu plus de mal à saisir les différentes approches des différents gestes barrière, n’étant pas familier des différentes forces en général, de par sa culture générale ? Et c’est sans compter sur l’effet « Swiss cheese » de Reason, qui explique qu’un accumulation de protections imparfaites finit par avoir une efficacité relativement bonne : là encore, quelqu’un « du métier » au courant de la gestion des risques aura compris de suite la pertinence de la gestion par accumulation des gestes barrières.

    Bref, la vulgarisation n’aura jamais été aussi importante que depuis 1 an !

  11. Comme toujours une excellente vidéo, très claire. Juste mon complément (de biologiste) : il est aussi possible de jouer drastiquement sur le quantum d’infection grâce à la vaccination.

  12. Bravo David pour la vidéo.

    Je suis architecte et je suis spécialisé dans les systèmes de ventilation pour les hopitaux donc, je peux vous affirmer que il y a des moyens techniques très efficaces ( et pas chers) pour filtrer l`air qui entre dans une salle avec des personés a l`intérieur ( il faut amener env. 3 volumes d`air par heure).

    Des filtres a charbon actif ou a liquide stérilisant peuvent filtrer 100% des virus type Corona . Inutile de vous mentionner l`importance de ce type de système pour des écoles ou des Ehpads.

    Par contre, je ne sais pas si il y a des donnes sur l`efficacité de filtrage des masques ffp2, c`est a dire combien des virus arrivent a traverser le masque a chaque expiration ?

    Si quel`un a des donnes en ce sens je lui y serais reconnaissant .

  13. Hey salut,

    Une petite observation taquine : je me rappelle quand il y a un an tu prévoyais que la question de pandémie allait être reglée en quelques semaines. Elles ont été longues, ces qq semaines 🙂

    Sinon, c’est toujours un plaisir de lire tes billets de blog

    • Oui en effet ! J’ai relu le billet il n’y a pas longtemps, et j’en suis rétrospectivement très content…sauf la dernière phrase 🙂

  14. Bonjour,
    Une remarque qui ne demande qu’à être réfutée (je sors de la vidéo du jour !).
    Pour calculer la concentration d’équilibre aux alentours des 9:00, il me semble qu’il faut tenir compte de la durée d’activité du virus, car il ne reste pas indéfiniment actif une fois dans un aérosol. On entendait parler d’une durée d’activité de potentiellement plusieurs heures en 2020, je ne sais pas quel est l’état des connaissances à ce sujet.
    Ou alors est-ce que cette durée est ignorée car considérée supérieure à la durée de renouvellement du volume d’air de la pièce ?
    Merci pour l’éclaircissement.

    • Non vous avez raison ! Ils en parlent dans l’article. De mémoire ils montrent que l’on peut l’assimimer à une contribution dans le lambda. En gros : que le virus sorte par ventilation ou qu’il soit inactivé, c’est pareil. Et ce qui compte c’est le temps caractéristique de cette suppression par « ventilation + inactivation »

  15. Ais-je bien compris ?

    La formule donnée est une approximation du taux de reproduction au sein d’une cohorte de personnes présentes dans un local clos aéré.

    Mais prenons un cas concret d’une cohorte de 100 élèves qui doivent passer un examen. Je considère deux scénarios (A) tous dans le même amphi et (B) répartis dans 2 amphis, 50 élèves dans chaque.

    Je m’intéresse au risque qu’il se produise au moins une contamination, car cet évènement peut compromettre les examens suivants.

    Je pense que la bonne formule pour le risque dans un amphi est…

    B ( tau f^2 N^2 ) / lambda V

    …où B regroupe les facteurs biologiques de contagiosité : variant, proportion de personnes contaminées dans la population de référence, humidité, température, type d’activité, taux de vaccination, efficacité vaccinale, etc.

    Sous le scénario B, le risque dans chaque amphi est divisé par 4, mais le risque d’une transmission lors de l’examen n’est divisé que par 2 parce qu’il y a deux amphis.

    Le taux de reproduction B ( tau f^2 N ) / lambda V est quand à lui divisé par 2 dans chaque amphi, donc aussi au sein de la cohorte de 100 élèves, ce qui revient au même.

    Mais ça veux dire que si je fais un cours en amphi (ça existe encore alors que l’efficacité pédagogique est très discutable) en proposant une solution hybride où seulement 50 élèves sont en présence et les autres sont isolés à distance, je vais bien diviser par 4 et non par 2 le risque d’une contamination lors de ce cours. Parce que je divise par deux le taux de reproduction, mais aussi la taille population exposée.

  16. Bonjour,
    Tout d’abord merci pour cette vidéo.

    Je me permets de vous contacter car dans votre démonstration vous considérez un facteur d’efficacité du masque de 85 % impliquant le fait que le DELTA ppm de CO2 devrait être de maximum 200 ppm (+178 exactement) pour limiter le risque de contamination à 10 %.

    Cela implique que le débit de ventilation par personne devrait être de 90 m³/h et par personne (soit environ 4 fois ce que les normes minimales de performance des bâtiments belges impose à savoir 22 m³/h ou le double de la recommandation dans les nouveaux bâtiments pour atteindre une concentration de +400 ppm par rapport à l’ambiance soit 45 m³/h)
    Toutefois, en regardant un peu la littérature à l’époque, je constate que l’efficacité des masques semble inférieure
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673620311429?via%3Dihub#cesec90 qui porterait à 67% l’efficacité en moyenne (https://www.lecho.be/opinions/lu-ailleurs/que-sait-on-de-l-efficacite-reelle-des-masques/10257337.html ).
    Du coup, si je modifie l’efficacité des masques dans votre formule, voici les chiffres que j’obtiens:
    1-Efficacité Delta CO2 (ppm)
    0.15 178
    0.2 100
    0.25 64
    0.3 44

    J’ai donc la donc la désagréable impression qu’avec l’efficacité réelle des masques, la ventilation devrait être beaucoup plus importante pour tenter de limiter le risque de contamination dans les classes (et tout bonnement impossible à atteindre en pratique même fenêtres ouvertes).
    Alors certes il est nécessaire de ventiler mais j’ai l’impression que sur-ventiler n’apporte que peu de bénéfices au regard de la consommation énergétique qui s’en voit décuplée.

    Ai-je commis une erreur de raisonnement? Merci

  17. Yves Hatchuel Reply

    Bonjour,

    Je découvre ce site et cet article. Je rebondis sur la question du masque qui me semble également la variable la moins connue dans le modèle proposé.
    Schématiquement, le masque chirurgical s’oppose, que ce soit en expiration/ transmission ou en inhalation/ contamination à la transmission « gouttelette » (vocabulaire des hygiénistes) soit avec de grosses particules sensibles à la gravité et aux turbulences.
    Je n’ai pas connaissance d’étude sur l’effet sur la transmission « air » qui supposerai de connaitre:
    1/ La quantité d’air qui passe autour du masque (probablement différent en expiration et en inhalation)
    2/ Pour la partie d’air filtrée, la taille des particules arrêtées.
    Or même s’il est dit en introduction que cette distinction entre ces 2 modes de transmission est artificielle puisqu’il existe un continuum dans la taille des gouttelettes expirées (celles de tailles intermédiaires finiront pas retomber au bout d’un temps inversement proportionnel à leur taille), tout le modèle proposé est basé sur « l’approximation » d’une transmission « air » pure, avec persistance infinie des gouttelettes dans l’air ambiant. Précisément là où le masque est probablement le moins efficace. L’efficacité étant au carré (dans un modèle symétrique qui reste à démontrer physiquement) vous m’accorderez qu’une réduction d’un facteur 10 avec un carré à 100 n’est pas la même qu’un facteur 1,5 avec un carré à 2,25.
    Si la question se pose peu pour les adultes où le masque est dans tous les cas utile « à la louche » même avec une marge d’erreur de plusieurs log, elle se pose à présent très sérieusement pour les enfants. Si toutes les études initiales montraient leur faible contagiosité et leur faible rôle dans la chaine de transmission, ceci est en train de changer du fait de la couverture vaccinale des adultes et du maintient de leur scolarité.
    Or le modèle déjà bien imparfait pour les adultes doit être adapté pour eux:
    – Le débit de ventilation d’un enfant de 6 ans n’a rien à voir avec celui d’un adulte.
    – La qualité de maintien du masque sur le visage est sujette à caution et devrait faire l’objet d’étude spécifiques.
    – Le masque peut amener les enfants à porter leurs mains plus souvent sur leur visage.
    Inversement, on commence à bien documenter l’effet psychologique négatif de ces procédures pour les enfants.

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