La vidéo du jour parle d’un sujet injustement mal compris, la structure interne de la Terre !

Comme c’est une des premières fois que je parle vraiment de géologie (du moins en vidéo), j’ai essayé de mentionner plein de choses, et fatalement j’ai sciemment fait pas mal d’omissions ou d’approximations. On va donc essayer de réparer tout ça dans ce billet !

Quand les couleurs ont leur importance

C’est le message principal de la vidéo : non le manteau n’est PAS liquide ! Et du coup les géologues plaident parfois pour un changement des couleurs utilisées dans les représentations de la Terre. Le « rouge/orange » que j’ai volontairement repris dans la vidéo entretient en effet cette confusion, et on pourrait par exemple le remplacer par du vert, couleur de l’olivine (Mg,Fe)2SiO4 .

Ce changement des couleurs de représentation, c’est ce que propose notamment Marine, du blog « Tout là bas en dessous »,  et que je remercie car elle m’a  aidé pour le script de la vidéo : alors allez voir son dernier billet sur le sujet !

Quant à l’image ci-dessous, elle provient d’un article de P. Thomas et S. Labrosse sur la convection mantellique

Une histoire à l’envers

Un point qu’il faut réaliser si vous voulez creuser le contenu de la vidéo, c’est que j’ai (volontairement !) raconté l’histoire un peu à l’envers. J’ai par exemple justifié les natures solides ou liquides du manteau et du noyau en invoquant les températures et les pressions qui y règnent, et les courbes de fusion des matériaux impliqués. C’est évidemment la justification physique, mais ça n’est pas comme cela qu’on a découvert les choses.

Prenons le cas du noyau externe liquide. Si on a su qu’il était liquide, ça n’est pas grâce à notre connaissance des températures internes et des courbes de fusion du fer, mais parce qu’on avait les mesures sismiques. Et c’est ensuite en déterminant les courbes de fusion en laboratoire qu’on a pu remonter aux températures qui règnent à l’intérieur de la Terre.

Un exemple, si on découvre en laboratoire qu’à haute pression le métal qui compose le noyau fond à 5000°C, cela implique qu’à l’interface noyau externe / interne, la température est de 5000°C. C’est ce qu’on appelle « ancrer » la température à l’interface.

Il fait vraiment 5000°C dans le noyau ?

Mais attention, car si les mesures sismiques nous fournissent un positionnement relativement précis de la position de l’interface liquide/solide du noyau, les mesures de fusion en laboratoire, elles, sont pleines d’incertitudes. Ce sont des mesures compliquées à très haute température, très haute pression, sur des échantillons minuscules, et dans lesquelles les impuretés jouent un rôle essentiel. Or il se trouve que l’on ignore quelle est la composition exacte du noyau, et notamment les éléments présents en plus petites quantités qui peuvent affecter la fusion.

Et par conséquent, toutes les incertitudes sur les mesures de fusion en laboratoire se traduisent par des incertitudes sur l’estimation de la température qui règne dans le noyau. Et cela peut varier de plus ou moins 1000 degrés ! Pour mes graphiques, j’ai utilisé les valeurs d’une publication traditionnelle de référence (source)

Boehler, Reinhard. « Melting temperature of the Earth’s mantle and core: Earth’s thermal structure. » Annual Review of Earth and Planetary Sciences 24.1 (1996): 15-40.

Mais sachez que des mesures plus récentes par un labo français (dont j’ai rapidement montré les courbes dans la vidéo) ont suggéré de repousser cette limite d’environ 1000 degrés par rapport aux valeurs usuelles. D’après cette publication, la température à l’interface liquide/solide du noyau se situerai plutôt à 6000°C plus ou moins 500 degrés !

Anzellini, S., Dewaele, A., Mezouar, M., Loubeyre, P., & Morard, G. (2013). Melting of iron at Earth’s inner core boundary based on fast X-ray diffraction. Science, 340(6131), 464-466.

Structure et composition de la Terre.

Je l’ai évoqué au début de la vidéo, pour découper la Terre en couches, on peut se baser sur la structure physique et sur la composition chimique. J’ai fait un mélange des deux, mais il y a une confusion que je n’ai pas levée : la distinction entre lithosphère et croûte.

Si on se base sur la composition chimique, on a donc un changement significatif quand on passe de la croûte au manteau. Mais si on se base sur les propriétés mécaniques (rigidité, viscosité), il n’y a pas vraiment de changement important à cet endroit (il y a quand même un changement détectable dans la variation de la vitesse des ondes sismiques, d’environ 7 à 8 km/s, cf paragraphe suivant)

Ca n’est qu’un peu plus profond, quelques centaines de kilomètres, qu’un changement plus significatif se produit : on trouve — au sein du manteau donc — une frontière qui sépare la zone plus rigide qui constitue les plaques tectoniques, d’une zone plus ductile « sur laquelle » les plaques se déplacent. Cette frontière est assez imprécise mais on la place conventionnellement autour de l’isotherme 1300°C.

En-dessous de cette frontière, c’est l’asthénosphère, plus ductile, et au-dessus, c’est la lithosphère, plus rigide, et constituée donc de la partie supérieure du manteau et de la croûte. Donc la lithosphère n’est pas la même chose que la croûte, et les plaques continentales qui dérivent sont en fait des plaques lithosphériques, pas juste de la croûte.

Pour mettre des chiffres sur ces phénomènes, des personnes essayent d’estimer la différence de viscosité entre la lithosphère, l’asthénosphère et la mésosphère. Si le beurre de cacahuète a une viscosité autour de 100 Pa.s, pour l’asthénosphère on est autour de 10^20 Pa.s, et 10^22 pour la lithosphère. Donc il y a un facteur 100 de différence, mais ça reste fabuleusement élevé à notre échelle.

Kaufmann, G., & Wu, P. (2002). Glacial isostatic adjustment in Fennoscandia with a three-dimensional viscosity structure as an inverse problem. Earth and Planetary Science Letters, 197(1), 1-10.

Discontinuités et ondes sismiques

J’ai forcément dû passer un peu vite sur les ondes sismiques, mais il y a plein de choses que j’aurai pu évoquer en complément. Déjà outre les ondes P et S, il y a les ondes de surface dont je n’ai pas parlé, mais qui sont celles qui sont dévastatrices lors des séismes.

Ensuite on sait qu’il peut y avoir des réflexions aux interfaces (comme avec la lumière !) et que ces réflexions peuvent notamment provoquer des changements de nature des ondes : la composition des ondes réfléchies peut mélanger des ondes P et des ondes S.  (Je crois que dans la vidéo ça se voit aussi avec mon ralenti avec le ressort, où après réflexion mon onde S est en partie une onde P).

Egalement grâce au fait que les trajectoires se courbent sous l’effet de la densité et de l’accélération des ondes dans les zones plus denses, on peut observer des choses étonnantes comme le fait que les ondes passées « en profondeur » arrivent avant celles restées proches de la surface.

Les ondes sismiques de faible profondeur permettent notamment de mettre en évidence cette discontinuité entre croûte et manteau, qu’on appelle dans le jargon « le Moho », en hommage au croate Andrija Mohorovičić qui la découvrit au début du XXe siècle. C’était d’ailleurs l’objectif du forage sg3 de Kola (celui descendu à 12km) que d’atteindre le Moho. Notez toutefois que l’on a pas besoin de tout cela pour « accéder » au manteau, puisque par exemple dans les dorsales océaniques, on a une remontée directe de matériau du manteau qui vient alimenter la formation de la croûte.

Autre discontinuité remarquable découverte plus récemment, la discontinuité D’’. Je n’en ai pas parlé dans la vidéo mais elle se situe quelques centaines de kilomètres au-dessus de l’interface entre le manteau et le noyau. Sa mise en évidence est assez subtile, puisqu’elle se manifeste par une très légère accélération des ondes sismiques de l’ordre de quelques %. Mais d’une part on arrive à détecter ce changement, d’autre part il trahit qu’il doit se passer quelque chose à cet endroit là !

Le mystère n’a été résolu que plus tard, grâce à nouveau à des expériences en laboratoire qui ont mis en évidence une nouvelle organisation dans les conditions qui règnent à cet endroit là. La bridgmanite (Fe,Mg)SiO3 (ce minéral qui constitue l’essentiel du manteau) passe alors d’une structure classique « perovskite » à une structure différente nommée « post-perovskite ». Et les propriétés physiques de la post-perovskite expliqueraient la discontinuité D’’ (que j’ai représentée en violet sur mon schéma plus haut).

Minéraux et solutions solides

Tant que j’en suis à parler de minéraux, autre point que j’ai escamoté, l’idée de « solution solide ». J’ai souligné le fait que les minéraux s’associaient pour former des roches, mais il y a un niveau de complexité intermédiaire qui est celui de la « solution solide ». Pour ceux qui ne seraient pas familier avec le concept, imaginez par exemple un cristal de MgSiO3. Puis enlevez (mentalement) un certain nombre des atomes de Mg pris au hasard et mettez des atomes de Fe à la place. Comme FeSiO3 a une structure proche de MgSiO3, vous pouvez faire cela sans perturber trop la structure cristalline. Vous obtenez alors une « solution solide », sorte de mélange intermédiaire entre MgSiO3 et FeSiO3, et qu’on note (Fe,Mg)SiO3.

Eh bien ces solutions solides, il y en a partout ! Parmi les minéraux « purs » dont j’ai rapidement écrit le nom dans la vidéo, la plupart forment des solutions solides, même si leurs formules chimiques peuvent sembler éloignées. Prenons un exemple : l’albite (NaAlSi3O8) et l’anorthite (CaAl2Si2O8) forment une solution solide que l’on désigne sous le terme générique de plagioclase, et dont le nom détaillé peu varier suivant les proportions respectives des deux composés. On parlera par exemple d’oligoclase, d’andésine, de labradorite ou de bytownite pour des solutions solides contenant respectivement 80%, 60%, 40% ou 20% d’albite.

Bref, la classification des minéraux, c’est compliqué.

Convection dans le manteau et casseroles d’eau chaude

Pour parler de la convection dans le manteau, j’ai évité de trop faire appel à la classique illustration de la casserole d’eau chaude. Vous savez : on chauffe l’eau par le bas, elle diminue de densité et donc s’élève, puis se refroidit en surface, et retombe. L’analogie n’est que partiellement adéquate pour le cas de la convection dans le manteau, car il n’y a pas exactement l’équivalent de la plaque qui chauffe par le bas.

Dans le cas du manteau, les roches des plaques lithosphériques sont plus froides, donc plongent dans l’asthénosphère. Cela crée un « appel » au niveau des dorsales, et de la matière plus chaude du manteau vient combler ce vide. Mais notez que la source de chaleur n’est pas spécifiquement le bas du manteau (par exemple l’interface avec le noyau), mais l’ensemble du manteau lui-même qui subit un chauffage « dans la masse », notamment via la désintégration radioactive d’éléments comme le potassium 40 ou l’uranium 238.

La position du pôle Nord

J’ai indiqué dans la vidéo la position du pôle Nord magnétique (qui est en fait un Sud magnétique mais passons), mais seulement à quelques dates. Vous vous demandez peut-être : pourquoi celles-ci ? Eh bien ce sont les années où l’on a effectué une vraie mesure sur le terrain de la position du pôle Nord magnétique. Ce sont des mesures difficiles, qui nécessitent de parcourir de grandes surfaces, et de rechercher la zone où le champ magnétique est perpendiculaire à la surface. On ne fait donc pas des campagnes de mesure tous les quatre matins.

Par contre on peut estimer une position « approchée » en modélisant le champ magnétique par une somme de contributions simples. La version la plus élémentaire, c’est de modéliser le champ par un simple dipôle (une grosse barre magnétique, quoi). Le pôle Nord de ce dipôle est alors le nord « géomagnétique », qui n’est pas tout à fait positionné comme le nord magnétique vrai.

Les types de météorites

J’ai brièvement évoqué les types de météorites, revenons quelques instants sur ces distinctions. Au moment de la formation du système solaire, des corps plus ou moins gros se sont formés. Seuls les corps les plus massifs ont subi une différenciation, c’est-à-dire que les éléments plus lourds comme les métaux ont pu se séparer par gravité d’éléments plus légers comme les silicates.

Quand une météorite provient d’un petit astéroïde non différencié, elle contient alors un mélange de silicates et de métaux dans différentes proportions, et de façon relativement « mélangée » : ce sont les chondrites. Quand elle provient d’un corps différencié (une planète, une lune…), suivant l’endroit une météorite peut alors être composée très majoritairement de silicates, on parle alors d’achondrites, ou d’un mélange de fer et de nickel, ce sont les sidérites.

Mentionnons enfin celles qui sont les plus rares et les plus belles des météorites, les pallasites, qui proviennent de l’interface « noyau/manteau » d’un corps, et qui contiennent un mélange intime de métaux et de cristaux comme de l’olivine.

Joli, non ?

36 Comments

  1. Bonjour,
    Je suis abonné et Vidéo et billet toujours très intéressants , MERCI !!! Mais ….. AU SECOURS !!!
    Car lorsque je souhaite laisser un commentaire (comme je le fais là) mais sur la page de la vidéo, cela ne m’est pas possible et « You Tube » m’indique ceci:  »
    Un nom doit être défini pour ce compte. Veuillez réessayer une fois cette opération effectuée. »
    Oui, mais comment dois-je faire quoi ?
    Merci pour votre aide.
    Bien cordialement,
    Philippe.

  2. Salut David

    Une de tes meilleurs vidéos je trouve. Bravo !

    Une question de mon fils de 12 ans, qui m’a collé 🙂

    « Si l’atome d’or est plus lourd que celui du fer et que les couches de la terre se sont arrangées quand la terre était chaude selon la densité des atomes, pourquoi n’avons nous pas une graine en or au centre de la terre ? »

    • Excellente vidéo !
      Pour le noyau, quelques précisions. L’origine des mouvements la plus probable c’est quand même la convection (« chaud en bas, froid en haut »). La rotation de la planète dévie ces mouvements et les aligne avec l’axe de rotation. Ce n’est pas la rotation de la Terre sur elle-même qui est « à l’origine » des mouvements.
      Au passage, pour la source de chaleur (manteau ou noyau) il y a bien la radioactivité qu tu mentionnes, mais aussi simplement le refroidissement lent de l’intérieur de la planète (on refroidit par « en haut » au lieu de chauffer « par en bas » comme une casserole).

    • D’abord c’est moins le poids de l’atome qui compte que la densité du matériau. Le platine est un atome plus léger que l’or (195g/mol contre 197g/mol) mais sa densité est pourtant plus grande (21kg/l contre 19kg/l). Et il faut ensuite tenir compte de la pression qui vient encore modifier tout ça, comme l’évoque David.
      Ensuite, le fer étant le dernier noyau atomique générant de l’énergie quand on le créé par fusion (au-delà c’est la fission qui libère de l’énergie), c’est le noyau « terminal » des étoiles (les autres sont générés par les évènements cataclysmiques) et il est tout simplement bien plus abondant que l’or, qui, en comparaison du fer n’existe qu’à l’état de trace dans la composition des roches (et des noyaux) planétaires.

  3. Bonjour David,
    Comme à ton habitude, simple et efficace.
    Je pense que tu en as étonné beaucoup avec le manteau solide :), car peu savent.
    Bonne continuation.

    @Frederic Conrotte
    Bonjour,
    Je suppose que si l’or avait été dans les mêmes proportions que le fer, alors nous aurions un noyau d’or plutôt que de fer 🙂

    Amicalement
    Gus

  4. Pingback: Géologie - Premiére S | Pearltrees

  5. Excellente vidéo !
    Pour le noyau, quelques précisions. L’origine des mouvements la plus probable c’est quand même la convection (« chaud en bas, froid en haut »). La rotation de la planète dévie ces mouvements et les aligne avec l’axe de rotation. Ce n’est pas la rotation de la Terre sur elle-même qui est « à l’origine » des mouvements.
    Au passage, pour la source de chaleur (manteau ou noyau) il y a bien la radioactivité qu tu mentionnes, mais aussi simplement le refroidissement lent de l’intérieur de la planète (on refroidit par « en haut » au lieu de chauffer « par en bas » comme une casserole).

  6. Vidéo très intéressante, deux questions me viennent a l’esprit:
    – Quelle est le point (ou sans doute plutôt la région) où l’intensité de la gravitation terrestre est maximale ?
    – En faisant l’expérience de pensée de mettre quelqu’un exactement au centre de la terre (avec combinaison resistant à la chaleur et a la pression) que ressentirait-il du point de vue de la gravité ?

    Merci d’avance!

    • « Quelle est le point (ou sans doute plutôt la région) où l’intensité de la gravitation terrestre est maximale ? »
      La surface de la terre. Il y a même des cartes d’anomalie gravitationnelles par rapport au géoide http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/histoire-forme-Terre/HISTCarte-geoide.gif

      « En faisant l’expérience de pensée de mettre quelqu’un exactement au centre de la terre (avec combinaison resistant à la chaleur et a la pression) que ressentirait-il du point de vue de la gravité ? »
      pas de gravité terrestre.

    • Je le suis souvent posé cette question. Qu’est-ce qu’un centre de gravité exactement ? Si on est un poil à sa droite, on est attiré vers lui, mais si on est pile sur le centre de gravité (à supposer qu’on soit « suffisament ponctuel ») et qu’on fait abstraction de la pression des copains autour qui nous collent tous comme une star mondiale au milieu d’un stade rempli de fans, alors c’est comme si on était hors de ce « champ » de gravité ? Alors qu’on est pile au centre ??

      Ce qui est sûr, c’est que personne n’ira jamais faire coïncider son centre de gravité avec celui de la terre pour se demander comment il se sent 😉

      • J’ai peut être une partie de la réponse a ton questionnement dans le cas de la terre (dont la densité de matière décroit depuis le centre vers l’extérieur):
        – Le centre de gravité est le centre de ce qu’on peut appeler la sphère d’intensité de gravitation :
        – Plus tu t’en rapproche, plus la sphère de rayon r (où r est ta distance au centre) diminue et donc plus la masse par laquelle tu es attiré diminue

        Par contre je me pose la question de ce qui se passerait dans le cas d’une boule de pétanque de la taille de la terre (donc avec une densité de matière homogène, sans noyau liquide ni graine : une fois arrivé à la moitié de la sphère (en volume) : il y a autant de masse ‘au dessus’ que ‘en dessous’ de nous : donc qu’est-ce qui fait qu’on aurait pas tendance à avoir une gravité ascendante a partir de ce point ? 🙂

    • Merci pour le lien du PREM!

      Si l’on se base sur le Preliminary Reference Earth Model (PREM) :
      – L’intensité de gravitation est du même ordre de grandeur (sans être exactement égale) depuis la surface terrestre jusqu’a l’extérieur du noyau externe (liquide). Précisément a partir de la partie externe du noyau externe cela décroit de façon linéaire pour arriver a zéro au centre précis de la terre.
      – Ce qui est beau avec le graphique du PREM c’est qu’on voit exactement ce qui constitue le ‘moteur’ ou le ‘coeur’ de la planète (rien que ça ^^) : l’ensemble graine + noyau liquide externe. Puisque l’essentiel de sa masse – et donc de son énergie – est située dans cette ensemble homogène (au vu du graphique).

      On peut donc dire que c’est essentiellement cet ensemble [graine + noyau liquide] qui engendre la courbure de l’espace-temps au niveau de notre terre 🙂

    • Le plus simple est de répondre à ta deuxième question. Pour la première, d’autres considérations entrent en jeu.
      Sur ta deuxième question : il faut savoir que lorsqu’on dit qu’on est attiré par la gravité vers le centre de la Terre, c’est une simplification. Ce n’est pas le centre de la Terre, auquel on aurait conféré un superpouvoir, qui nous attirerait, plus que n’importe quel autre point de la Terre. C’est cependant une simplification judicieuse.
      Ce qui se passe en réalité, c’est que tous les « points » de la boule terrestre nous attirent par la loi de gravitation universelle. (je mets des guillemets à point, qui mathématiquement est de dimension nulle, donc masse nulle et ne nous attire en rien). Le mieux pour comprendre est de procéder à un découpage de la boule terrestre en des parcelles cubiques de, disons, 1m^3. Chacune de ces parcelle t’attirera avec une certaine force, qui dépend de la distance à laquelle tu te trouves d’elle, et de la masse de cette parcelle.
      Considère toi désormais au centre de la Terre. La parcelle de 1m^3 au dessus de ta tête va t’attirer autant que la parcelle de 1m^3 qui se trouve en dessous de toi. A ta droite, la parcelle va d’attirer autant que celle de gauche. Et celle devant toi t’attirera autant que celle qui se trouve derrière toi. Et en réalité, comme la Terre est une boule (c’est-à-dire une sphère pleine), toute parcelle de la boule qui t’attirera sera contrebalancée par une attraction opposée (en norme et en direction) due à la parcelle qui se trouve au symétrique de cette première parcelle par rapport au centre de la Terre. Au final, en faisant la somme de toutes les forces qui t’attirent (provenant de l’ensemble des parcelles qui composent la boule terrestre), la somme des forces fera 0 !
      Donc, si tu creuses une petite grotte sphérique au centre de la Terre, tu pourras te déplacer, grâce à ta combinaison, façon Thomas Pesquet. Pas besoin d’aller dans l’espace !

      PS : il y a 2 approximations mathématiques qui ont été faites dans mon raisonnement : la taille de la parcelle qui, si l’on veut poser les choses proprement, doit être infinitésimal, ainsi que sa forme, cubique n’étant pas le choix le plus judicieux étant donné les symétries dues à la forme de la Terre. Ceci dit, ce n’est pas le plus important.
      Il y a en revanche 2 approximations physiques qui ont été faites, et à toi de trouver lesquelles, et de discuter du fait qu’elles soient raisonnables ou complètement injustifiées.

      Répondre à ta première question sera une chose plus délicate, selon les hypothèses qu’on choisit pour la composition de la Terre, et on est obligé alors de rentrer dans des considérations quantitatives (et donc de poser les choses proprement, à coup d’intégrales triples).
      Cela dit, considérons l’approximation (fausse) suivante : la densité de chaque parcelle terrestre est identique. A toi de justifier qualitativement où se trouve le point où l’attraction terrestre est la plus forte 😉

  7. Lafontaine Reply

    Bonjour,

    Cela fait assez longtemps, que je me pose une question relative à le géologie de terminale, qui n’as jamais su trouver une réponse, alors voila :

    On m’a appris que l’énergie thermique de la terre provient de la fission d’élément radioactif ( ici thorium232, uranium238/235, potassium 40). Ces éléments radioactifs sont présent en concentration différentes selon les couches géologique. De telle sorte que la plus forte concentration se trouve au niveau de la croute, puis au manteau, et enfin au noyau. Cependant le manteau produit plus de chaleur que la croute du fait de son volume très largement supérieur.

    Ma question est donc pourquoi la concentration en élément radioactifs est-elle plus élevée au niveau des couches les plus superficielles, alors même que ces éléments radioactifs sont des éléments denses, qui aurait du rejoindre le noyau, comme le fer par exemple.

    Cordialement, et merci par avance pour votre réponse.

  8. Bonjour,
    On peut préciser que des échantillons du manteau atteignent parfois la surface, ces roches sont appelées péridotites. En France, on en trouve par exemple dans le massif de Lherz (Pyrénées) ou au Monte Maggiore (Corse).
    La géologie est avant tout une science de terrain, et on en apprend beaucoup par ce biais.

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  11. TOP VIDEO !!! BRAVO

    A transmettre à l’éducation nationale pour qu’elle soit diffusée dans les lycees !

    elle favoriserait les vocations scientifiques

  12. Bonjour,

    je suis un grand fan de tes vidéos. prof en prépa « PC* » et ancien de normal sup Lyon (promo 92) , j’ai monté depuis qq mois une chaine youtube « e learning physique » ou je mets en ligne des cours, des corrigés de concours…accepterais tu de venir faire une vidéo dans l’esprit pédagogique de la chaine ? tu peux faire tous les calculs que tu veux sur le sujet de physique que tu veux !
    https://www.youtube.com/channel/UCZ6WKCGAmX5IiQXf-XKlnjA

  13. Bonjour,
    encore une vidéo bien réalisée et instructive. Merci. J’habite à La Réunion donc sur un point chaud avec un volcan actif. Sur cette Terre où le noyau externe et le manteau sont manifestement animés de mouvements, comment s’explique la présence de ces points chauds donc la position géographique est stable depuis des millions d’années ?

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  17. Joseph Ange Reply

    Oui mais il ne faut pas oublier que toutes ces interprétations ne prennent pas en compte le point curie du fer. Du coup comment est ce que du fer en fusion à 2000°C peut être responsable du magnétisme de la terre alors que son point curie est à 770°C ?

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  19. Frederic LAMI Reply

    Bonjour David,

    Je viens tout juste de regarder la vidéo concernant « Le voyage au centre de la Terre » qui est vraiment intéressante mais j’ai remarqué une erreur d’unité sur la densité. Celle-ci est sans unité. Je sais que je suis pointilleux mais celà fait longtemps que j’insiste dessus avec mes élèves de lycée pour qu’ils arrivent à faire la différence entre la masse volumique et la densité.
    Merci de rectifier cette erreur.

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  21. Je relaie ici la question d’abysynthe dans les commentaires sur la vidéo : à quoi ressemble la roche solide du manteau? Est-elle rouge ou a-t-elle la même apparence qu’une roche froide ?
    Merci pour votre réponse !

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