Au milieu du XVIème siècle, l’empereur Charles Quint régnait sur un immense territoire allant de l’Espagne au Saint-Empire Romain Germanique, en passant par le Sud de l’Italie, l’Autriche, la Bourgogne et les Pays-Bas. Polyglotte reconnu, il aurait un jour déclaré :
« Je parle français à mes diplomates, italien à mes maîtresses, espagnol à Dieu et allemand à mon cheval ».
Derrière cette citation – probablement apocryphe – se cache l’idée que des langues seraient mieux adaptées que d’autres à certains domaines de la pensée. On entend d’ailleurs souvent que le français est bon pour le raisonnement mathématique, ou l’allemand pour philosopher.
Mais qu’en est-il scientifiquement parlant ? Peut-on prouver que la langue que l’on parle influe sur notre manière de penser ?
Des langages très différents des nôtres
D’après un recensement récent, on connait environ 7000 langues encore vivantes à l’heure actuelle [1]. Et parmi celles-ci, il existe plusieurs exemples étonnants qui illustrent clairement que notre manière de penser est structurée par notre langue.
Ainsi les membres de la tribu des Pirahã en Amazonie ne peuvent pas compter au-delà de 2 ! Il ne possèdent en effet que trois mots pour compter [2] : hoi, qui veut dire « un » ; hoi, qui veut dire « deux » (oui je sais c’est le même mot mais la tonalité est différente) ; et aibaagi, qui veut dire « beaucoup ». Imaginez-vous de faire des maths avec juste ça !
Très loin de là, dans la communauté de Pormpuraaw en Australie, il n’existe dans la langue locale aucun mot pour dire « droite » ou « gauche » ! Pour se repérer, ces aborigènes n’utilisent que les directions cardinales absolues : Nord, Sud, Est et Ouest.
Ainsi, si vous posez une fourchette et une assiette sur une table devant eux, et que vous leur demandez où se trouve la fourchette par rapport à l’assiette, ils vous répondront des choses comme « au sud-ouest » ou « à l’est », suivant l’orientation de la table. Bien entendu, cela leur impose de savoir en permanence où se trouve le Nord, mais manifestement ils n’ont aucun problème pour cela !
Concevoir le temps
Si votre langue maternelle est une langue occidentale, il est fort probable que vous visualisiez intuitivement le temps comme s’écoulant de gauche à droite. D’ailleurs si je vous donne une série d’image à ordonner dans le sens de leur déroulement temporel (comme sur l’exercice de maternelle ci-dessous), il est vraisemblable que vous allez les ranger de gauche à droite.
Si toutefois votre langue maternelle est l’hébreu ou l’arabe (qui s’écrivent de droite à gauche), il se peut que vous rangiez les images de droite à gauche.
Maintenant que se passe-t-il quand on pose cet exercice à un enfant de la communauté de Pormpurraw ? C’est ce qu’a voulu savoir Lera Boroditsky, une spécialiste de l’influence du langage sur la pensée, et qui travaille à l’Université de Stanford. Et la réponse est en accord avec ce que l’on sait de la langue de ces aborigènes [3] : quelle que soit leur position, ils vont orienter les images en séquence de l’Est vers l’Ouest !
Dans d’autres langues, les conceptions du temps varient aussi par rapport à nos référentiels occidentaux. Pour les Aymara, qui vivent dans les Andes, le passé se situe devant et l’avenir derrière ! Vous imaginez le slogan publicitaire « Le futur est derrière nous, faisons un grand pas en arrière » ? D’un autre côté, cette façon de voir les choses n’est pas si bête, quand on pense que l’on peut voir le passé mais pas l’avenir ! Dans le même genre, en Mandarin il existe aussi une certaine représentation verticale du temps, dans laquelle le passé est au-dessus et l’avenir en dessous.
Des influences multiples
Dans un registre moins conceptuel, il existe de nombreuses preuves de l’influence de notre langue sur notre manière de penser les choses : si votre langue maternelle est le français, dites-moi combien de temps il vous a fallu étant gamin pour comprendre que LA grenouille pouvait aussi être un mâle ? (et que son mâle n’était pas LE crapaud ?). Évidemment ce problème n’existe pas en anglais.
Le traitement des genres varie d’ailleurs beaucoup selon les langues : ainsi en hébreu, même le mot « tu » dépend du genre de l’individu, alors qu’en Finnois tous les pronoms sont neutres, et il n’existe aucune différence grammaticale entre les genres. Ces différences entre les langues ont des répercussions sur les perceptions des enfants : une expérience conduite dans les années 80 a montré que chez les enfants parlant hébreu, la conscience de leur propre genre survient environ un an plus tôt que chez les petits finlandais [4] !
Une autre influence bien documentée concerne la manière de nommer les couleurs et notre capacité à les distinguer. Comme l’expliquait Xochipilli dans ce billet du Webinet des Curiosités, les Russes possèdent 2 noms différents (Goluboy et Siniy) pour désigner ce que l’on appelle communément « bleu ». Et cela les rends plus rapides que les autres pour distinguer les différentes nuances de bleu [5].
Ces petites différences peuvent paraître anecdotiques, mais certaines autres sont plus sérieuses et montrent que notre langue influe même sur la manière dont se forment nos opinions.
La langue, un outil politique
L’influence de la langue que l’on parle sur nos opinions n’est pas une idée nouvelle. Dans son roman 1984, George Orwell avait imaginé un monde où la langue imposée par l’état totalitaire, appelée « Newspeak », était expurgée de toute référence à la liberté individuelle, afin d’éviter l’émergence des pensées révolutionnaires.
Une expérience étonnante conduite elle aussi par Lera Boroditsky montre que la langue influe par exemple sur notre manière de juger la culpabilité des autres.
Considérons une situation où un individu nommé X brise un vase. Si cet événement a lieu de manière accidentelle, nous dirions en français « X a brisé le vase », ou à la voix passive « Le vase a été brisé par X ». Mais en espagnol, s’il s’agit d’un accident, on utilisera plutôt une forme passive ne faisant par référence au responsable de l’accident, par exemple « Se rompió el florero » que l’on pourrait traduire par « Le vase s’est brisé »; comme s’il s’était brisé tout seul.
Partant de cette constatation, Lera Boroditksy a monté une expérience où elle a fait visualiser à différents sujets des scènes montrant des petits incidents de ce genre, causés par différents personnages. En réalisant un test plus tard, elle a pu montrer que les hispanophones avaient plus de mal à se souvenir des « responsables » que les anglophones [6]. Toutefois cette différence disparaît dans le cas de situations intentionnelles (où X a fait exprès de briser le vase), et où la phrase en espagnol fera explicitement mention du coupable.
Évidemment quand on affirme que la langue influe sur notre manière de penser, on peut toujours envisager l’hypothèse d’une influence dans l’autre sens : le langage reflèterait la manière de penser d’un peuple plutôt que l’inverse.
Pour étudier cette hypothèse, Lera Boroditsky a réalisé des expériences sur des arabes israéliens, qui parlent couramment à la fois arabe et hébreux. Et elle a montré que ceux-ci étaient bien plus susceptibles de présenter des préjugés envers les juifs si les questions leur étaient posées en arabe plutôt qu’en hébreu.
Les exagérations du relativisme linguistique
L’idée que le langage influe sur notre manière de penser – ce qu’on appelle le relativisme linguistique – est assez ancienne chez les linguistes, mais n’a semble-t-il jamais été prise très au sérieux. Il faut reconnaître que plusieurs affirmations allant dans ce sens relèvent plus de la légende urbaine que du travail scientifique.
La légende de ce genre la plus connue, c’est celle qui affirme que les eskimos possèderaient des dizaines, voire une centaine de mots pour désigner « la neige ». L’idée est amusante, mais après enquête il s’avère que ce nombre se monte en réalité à seulement quatre mots ! Je suis sûr qu’en cherchant bien on peut en trouver autant en français.
Dans l’autre sens, on entend souvent dire que « dans telle langue il n’existe pas de mot pour dire [insérez ici ce qu’il vous plaira] ». Un exemple très connu nous vient de Ronald Reagan, qui a déclaré un jour qu’« en Russe il n’existe pas de mot pour dire ‘Liberté’ » (ce qui bien sûr est faux, « svoboda« ). Mais la perle du genre est attribuée à Georges W. Bush, qui lors d’un entretien avec Jacques Chirac lui aurait affirmé :
« The problem with French, is that they don’t have a word for ‘entrepreneur’ ».
Et puis après tout, est-ce un problème s’il n’existe pas de mot pour désigner un concept ? On s’en sort toujours avec une combinaison d’autres mots. Je ne suis pas franchement polyglotte, mais il existe des tas de mots anglais plus ou moins intraduisibles par un seul mot français.
L’exemple le plus simple que je connaisse est le mot anglais shallow qui signifie simplement « peu profond ». Eh bien oui, en français il n’existe pas de mot pour désigner le contraire de « profond », qui est pourtant un concept très élémentaire. Est-ce pour autant que les francophones n’arrivent pas à concevoir l’idée d’une rivière peu profonde ?
De quoi relativiser le relativisme linguistique !
PS : Alors que ce billet était sous presse (comme on dit), j’ai appris qu’une correspondante de Newsweek vient opportunément de nous refaire la blague de l’entrepreneur, voir « The Fall of France«
Billets reliés
Références
[1] Quantifier le nombre de langues est bien sûr un exercice délicat, mais le chiffre de 7000 semble être une estimation reconnue (voir par exemple le site Ethnologue)
[2] Gordon, Peter. « Numerical cognition without words: Evidence from Amazonia. » Science 306.5695 (2004): 496-499.
[4] Guiora, A. Z., Beit‐Hallahmi, B., Fried, R., & Yoder, C. (1982). « Language environment and gender identity attainment ». Language Learning, 32(2), 289-304.
[5] Winawer, Jonathan, et al. « Russian blues reveal effects of language on color discrimination. » Proceedings of the National Academy of Sciences 104.19 (2007): 7780-7785.
[6] Fausey, Caitlin M., and Lera Boroditsky. « Who dunnit? Cross-linguistic differences in eye-witness memory. » Psychonomic bulletin & review 18.1 (2011): 150-157
[7] Un excellent débat sur le sujet abrité par The Economist
Crédits
Merci(s), WoodleyWonderWorks, Flicker/CC
Danse traditionnelle Pormpuraaw, © Ludo Kuipers,OzOutback.com.au
Banane, Dix mois, Evaluation sur la notion de temps en fin de grande section
68 Comments
Mais tout influe la pensée, pas seulement la langue ; c’est à la base de l’idiosyncrasie. Etant gamin, j’ai appris les noms des espèces sans jamais me soucier un seul instant de connaître leur sexe sauf si leurs noms divergeaient comme pour le cheval et la jument, l’oie et le jars, etc. du coup, je n’ai jamais eu à souffrir de cet amalgame grenouille-crapaud dont vous parlez.
Bien à vous…
Le crapEAU, parce qu’il vit dans l’eau ?
Sinon, billet passionnant : on ne se lasse pas de s’amuser et de s’émerveiller de la diversité des langues.
Cela dit, si je ne vais pas jusqu’à nier l’universalité de la communication, je trouve votre conclusion un peu trop sèche, d’autant qu’elle semble presque aller à l’encontre de ce que vous veniez de dire (influence politique, mathématiques Piraha)…
Ouh, diantre, une belle faute ! C’est corrigé, merci pour le signalement ! Nul doute que ce lapsus a été influencé par la langue, et que si « eau » se disait « water », je n’aurais pas fait la faute 🙂
Sinon oui j’avoue, je finis un peu sec. En fait, j’ai été un peu ébranlé par le débat reproduit dans The Economist et que je cite à la fin. Le contradicteur de Lera Boroditsky est assez convaincant pour dire que oui, les effets existent, mais qu’ils sont souvent « surmédiatisés » (le cas des Piraha est sans doute anecdotique), et que les tailles d’effets sont en général plus faibles que d’autres facteurs qui sont connus pour influencer les raisonnements et les décisions. Je voulais donc présenter aussi l’autre point de vue. Peut-être que ça donne un côté bancal au billet…
Merci de l’explication, qui, je trouve, aurait sa place dans le billet : je ne connais pas le point de vue des chercheurs en études cognitives sur ce sujet, mais en effet, la question des tailles d’effet est un vieux débat chez les ethnolinguistes.
(ah, en revanche, s’il n’y a pas 50 mots pour désigner la neige en eskimo, il y en a plusieurs dizaines pour désigner la vache en langue haoussa, si je me souviens bien – les langues africaines de l’ouest étant en général très riches en dénotation).
« L’exemple le plus simple que je connaisse est le mot anglais shallow qui signifie simplement « peu profond ». Eh bien oui, en français il n’existe pas de mot pour désigner le contraire de « profond », qui est pourtant un concept très élémentaire. Est-ce pour autant que les francophones n’arrivent pas à concevoir l’idée d’une rivière peu profonde ? »
En français comme pour toutes les autres langues, un des contraires de « profond » est « élevé », plat étant le juste milieu. Maintenant, on utilise les termes de bas-fond ou de haut-fond quand on veut signifier qu’une rivière n’est pas profonde. On peut aussi utiliser l’expression à fleur d’eau dans un récit plus poétique.
Et pourquoi pas « superficiel ». On parle d’eaux superficielles…
Article très intéressant en passant 🙂
Superficiel est un excellent candidat. Aussi bien au sens propre (une rayure superficielle) que figuré (cette personne est superficielle).
En revanche, je ne connais pas de mot francais traduisant le mot anglais « Serendipity ».
Ma femme : » Je t’avais dit de mettre les assiettes creuses et tu a mis les assiettes plates »
Une petite remarque sur la langue Française qui nous oblige à choisir le « genre ». Quelque chose doit-être masculin ou féminin. Nous n’avons pas de genre « neutre » comme les anglophones.
Autre remarque l’utilisation du « vous » ou du « tu » qui nous « oblige » à prendre parti entre l’intimité ou la distance avec une personne et que nous retrouvons pas en anglais.
Est-ce que cela a de l’influence sur nos comportements ?
Je le pense mais qu’en disent les scientifiques ?
La distinction tu/vous existe en anglais, c’est thou/you. Mais peu à peu, le « tu » a été marginalisé, et seul le « vous » est resté d’usage courant. En d’autres termes, les anglais ont choisi de mettre la distance systématiquement, mais ça ne vient pas de la langue.
Ah oui, superbe exemple que le tu/vous !
Cela fait plus d’un an que je travaille aux États-Unis, et clairement le « you » se positionne un peu entre les deux. Et j’ai vraiment le sentiment qu’il a pour effet de réduire la distance par rapport au « vous » français. Je ne sais pas si ça peut se quantifier.
En tout cas il y a plein de gens dont je ne sais pas si je les vouvoierais ou tutoierais si nous étions en français.
Petite précision qui vient compléter ce que dit l’article : en hébreu, il existe effectivement un « tu » masculin et un « tu » féminin, mais ça va même plus loin : la conjugaison de la personne « je » dépend du sexe du locuteur (par contre il n’y a qu’un seul mot pour dire « je », quelque soit le genre).
Par contre le « vous » n’existe pas : quelque soit la personne à qui on parle, on lui dit « tu » (en s’adaptant à son sexe, bien entendu). Ce qui donne l’impression d’une proximité avec son interlocuteur 😉
Vraiment la langue française nous impose de genre. C’est dure pour les anglophones quand un crayon est masculin. How do will I know that?
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Les esquimaux n’ont pas des dizaines de mots pour désigner la neige mais pour la qualifier: craquante,poudreuse,fondante ou que-sais-je… Je l’avais lu il y a longtemps dans un livre de L’anthropologue américain Edward T.Hall : « la dimension cachée ». Les mots ont dû se déformer avec le temps…
Je pense comme vous qu’un moniteur de ski ou un guide de haute montagne possède de multiples mots pour parler de la neige. De même les marins ont de multiples mots pour ce que nous appelons un «corde». Dans chaque langue les professionnelles ont des sous-langues, que le commun des mortels ne maîtrisent pas. Les inuits (ils n’aiment ps se faire appeler« esquimaux») sont des professionnels de la neige.
Super billet ! Étant d’origine vietnamienne, je suis assez fasciné par l’influence de la langue sur les relations humaines. Par exemple, en anglais, il n’y a pas de vouvoiement. Par conséquent, les québécois, qui aiment les traductions littérales de l’anglais, se sont mis à beaucoup plus tutoyer (il m’est arrivé en enseignant un cours à Montréal d’être interpelé par : « eh, monsieur, tu t’es pas trompé ? »).
À l’inverse, en vietnamien, on dit rarement « je » ou « tu » ou « vous ». Pour parler à la 1e ou 2e personne, on utilise directement la relation sociale avec l’interlocuteur, comme « anh » (homme un peu plus âgé), « cô » (madame plus jeune que mes parents), « bac » (monsieur ou madame plus âgé que mes parents) ou « ông » (vieil homme de l’âge de mes grands-parents). Ceci amène rapidement les viets à demander l’âge des autres ! Et il y a une autre façon toute aussi étrange de s’en sortir que j’utilise tout le temps, c’est d’utiliser les prénoms pour parler à 1e, 2e ou 3e personne. Par exemple : « Ainsi s’achève le commentaire de Lê, qui a super apprécié le billet de David… »
Salut,
As-tu également étudié les liens entre langue et logique ? Par exemple, en français, « ne … pas » n’exprime pas toujours une négation (au sens logique du terme). Je ne sais pas trop ce qu’il en est dans les autres langues. Je ne sais pas non plus quel est le lien entre ces imprécisions de la langue et les difficultés de raisonnement.
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Chouette billet, qui influe favorablement sur mon humeur 😉
Article très intéressant comme à l’habitude, mais je reste un peu sur ma faim.
Il y a au moins un domaine où l’évolution du langage a accompagné l’approfondissement des concepts : c’est les mathématiques.
Dire que dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés est la même chose que A2 + B2 = C2 ; Mais la concision de la deuxième formule la rend plus facilement assimilable et manipulable et permet de passer plus facilement à la notion plus universelle de distance dans un espace euclidien.
La pensée pré-existant à son expression, il me parait assez raisonnable de considérer que dans ce sens, le langage est neutre. Mais dans l’autre, c’est à dire dans la réception d’un message en provenance d’un autre interlocuteur ce n’est plus du tout la même chose : n’importe quel commercial vous le dira 🙂
Mais est-ce la langue qui contingente le message ? Dans l’exemple du vase que vous donnez, est-ce la langue qui impose de nommer (ou de ne pas nommer) le responsable de l’accident ? ou la culture des locuteurs ? et comment mettre en place une expérience discriminante ?
Oui l’idéal serait de pouvoir refaire l’expérience du vase avec des bilingues anglais-espagnols !
Bonjour,
Sauf que A, B et C n’ont pas de valeur connue à l’avance avant de savoir que C est la longueur de l’hypoténuse. Et que A et B ne sont pas des angles. donc la phrase est complète contrairement à la formule seule.
Il faut comparer les deux phrases :
– Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés.
– Dans un triangle rectangle, si C est la longueur de l’hypoténuse et A et B la des longueurs des deux autres côtés, A2 + B2 = C2 (formule qui se prononce « A au carré plus B au carré est égal à C au carré » et là, on a une formulation moins concise).
Et la différence n’est pas très grande. Une phrase est quand même plus universelle et décrit mieux le concept, pas uniquement la recette mathématique. Elle donne aussi une plus belle formulation mais c’est une question de goût.
Benoît
PS : tout le monde aura compris en lisant l’énoncé que le « 2 » de votre formule est une puissance et non un coefficient ou un indice.
Je me suis mal exprimé : Si on veut formaliser et contextualiser le théorème de Pythagore, on se retrouve avec plusieurs pages de définitions. Il faut expliciter ce qui est un triange, un angle droit, la longueur d’un coté, un carré, etc…
L’intérêt d’un formalisme moderne, c’est qu’on arrive à une formule qui peut être décontextualisé et qu’on retrouve dans d’autres contexte, ce qui permet – à posteriori – de rapprocher des champs de connaissance distincte.
PS : désolé pour ma réponse très tardive. Et oui le 2 se lisait comme une puissance.
Ha ! le vase.
En occitan je dirais : j’ai tombé le vase ; il s’est cassé.
Je suis responsable de la chute, pas du bris qui dépends de la solidité du vase et de la souplesse du sol.
Et «j’ai cassé le vase, il est tombé» me semble étrange.
Au rugby, il est courant qu’un joueur « tombe » le ballon. Qui ne se casse pas !
autant qu’un personne « bilingues » qui parle en trois langues « anglaise, français et persan », je peux dis que j’ai toujours confondu les manier de pensé et même la décision….
Bref, c’est bien juste que la langue change nos manière de pansé….
Merci pour cet article absoslument génial !
Merci pour ce blog passionnant.
J’avais lu un article dans La Recherche il y a quelque temps qui mettait en avant le rôle de la langue sur le comportement. Souvent en contact avec des Français et des Allemands, il y a un point de comportement expliqué dans cet article qui me semble assez marqué :
En français la phrase est structurée sujet-verbe-complément. Ce qui fait qu’on peut deviner le sens de la phrase avant que notre interlocuteur ait fini de la prononcer. Et c’est souvent ce qui se passe. Il est courant que des interlocuteurs français réagissent à une phrase ou répondent à une question avant qu’elle n’ait été complètement formulée. Cette attitude est beaucoup moins courante avec des Allemands. Dans cette langue, le verbe est souvent à la fin de la phrase. Du coup il est nécessaire d’attendre la fin pour comprendre de quoi il est question. Et effectivement, mes interlocuteurs allemands ont beaucoup moins tendance à couper la parole que les français. Ils attendent la fin des phrases, même si celles-ci sont en français.
Une autre remarque sur les langues :
En Arabe Dialectal Marocain le mot « Bonheur » n’existe pas mais le mot plaisir existe sous beaucoup de forme. Pour utiliser le mot « Bonheur » il est nécessaire de passer par l’Arabe classique. Ceci explique bien des choses, entre autres, les confusions entre le plaisir « immédiat » et le bonheur « durable ».
Vous n´avez point si mal dit :
« »Ainsi les membres de la tribu des Pirahã en Amazonie ne peuvent pas compter au-delà de 2 ! Il ne possèdent en effet que trois mots pour compter [2] : hoi, qui veut dire « un » ; hoi, qui veut dire « deux » (oui je sais c’est le même mot mais la tonalité est différente) ; et aibaagi, qui veut dire « beaucoup ». Imaginez-vous de faire des maths avec juste ça ! » »
Cependant vous connaissez sans doute -et les ordinateurs- le systhème de numérartion binaire qui n´utilise que les chiffres « 0 » et le « 1 ». Et il est très facile, comme pour toute base positive entière, de trouver un algorithme qui remplace le 0 par le 2; une base de numération avec rien que des « 1 » et des « 2 ».
Voyez par exemple mon commentaire díl ya trois jours à peine sur cette base 9 sans zéros :
https://oeis.org/A052382
Mais vous pouvez aussi trouver ceci :
a(n) = n represented in a numeral system with 2 distinct digits « 1 » and « 2 », not allowing zeroes, such that any d digit in a p position (p = 1,2,3,…,n) takes the value d^p . When there is more than one representation, minimal, considered in base 10, is taken.
DATA
1, 2, 12, 112, 21, 22, 122, 1122, 11122, 211, 212, 1212, 221, 222, 1222, 11222, 111222, 1111222, 2111, 2112, 12112, 2121, 2122, 12122, 112122, 2211, 2212, 12212, 2221, 2222, 12222, 112222, 1112222, 11112222, 111112222, 21111, 21112, 121112, 21121, 21122
a(4) = 112 because 1^3+ 1^2 + 2^1 = 4.
Quand à Charles Quint, moi qui suis español, je me demande avec un petit brin d´humour ce qui serait passé s´il eusse parlé allemand à Dieu; français à ses maitresses, italien à son cheval, español à ses diplomates; ¿ Qui donc l´aurait bien compris ?
Vous avez dit :
« »Ouh, diantre, une belle faute ! C’est corrigé, merci pour le signalement ! Nul doute que ce lapsus a été influencé par la langue, et que si « eau » se disait « water », je n’aurais pas fait la faute « » »
« Agua » en espagnol; je m´étonne toujours que puisque « eau » se dit « o », cela ne veuille pas dire « i » pour épuiser du coup les 5 voyelles, que tout reste en famille, en quelque sorte…
Quand à dire que la langue française favorise l´aprentissage des maths; cela est faux, je crois. Une langue trop arbitraire et innécessairement lourde avec son orthographe, ne peut favoriser l´ordre, le non-arbitraire mathématique. Par contre l´enseignement pourrait être tenu pour responsable, dans le meilleur des sens.
Je crois qu´il n´y a point à tirer des conclusions hâteuses -à la Sherlock Holmes- sur la langue. Le canari était l´assassin mais il ne parlât point. Si le vase s´est cassé tout seul dans mon pays malheureux menacé par les nacionolismes excentriques et égoistes catalan et basque, que vous connoissez bien vous aussi en France ( Cuando las barbas de tu vecino veas pelar, pon las tuyas a remojar…) c´est tout simplement que pour un vase nous ne ferons pas la guerre. Pas de coupable à trouver, on renonce à l´ enquête. Pour défendre notre pays, cependant, nous la ferons, c´est sûr. C´est les catalans qui veulent casser le vase encore intact, tout en nous accusant d´avoir tout commencé (si ce n´est nous, c´est donc nos frères!).
Mis en vérité, les formes d´une langue ne sont que circonstancielles. Il n ´y a srictement aucune conséquence directe à en tirer. C´est comme les bases de numération. Cela peut être plus ou moins long en binaire ou en ternaire qu´en décimal; mais on peut également tout dire. Les binairistes, ne sont pas forcément plus paresseux (deux chiffres utilisés au lieu de dix), ni les décimaux vraiment plus effectifs (les nombres occupent un peu moins de place). On s´adapte à la langue, plus qu´elle ne nous conforme; qu´ elle nous laisse les « tics » et une certaine déficience, un manque à vrai dire. Mis la vrai question est las uivante. ¿ Qui veut casser le vase en Espagne; pour continuer ensuite au Nord et à l´Ouest ?
Quand au genre dans les langues, il est certain, que l´anglois est assez neutre. Cependant essayez de dire « pistoler(o)/(a) » = « flingueu(r)/(se) » en Oûtre-Manchien. vous serez probablement déçus de constater qu´ils n´on t prévu que « gunman ».
Petites corrections non automatiques ajoutées; cela fait 40 ans que je n´écris pas en françois;
Je crois qu´il n´y a point à tirer des conclusions hâteuses -à la Sherlock Holmes- sur la langue. Le canari était l´assassin mais il ne parla point. Si le vase s´est cassé tout seul dans mon pays malheureux menacé par les nationalismes excentriques et égoistes catalan et basque, que vous connoissez bien vous aussi en France ( Cuando las barbas de tu vecino veas pelar, pon las tuyas a remojar…) c´est tout simplement que pour un vase nous ne ferons pas la guerre. Pas de coupable à trouver, on renonce à l´ enquête. Pour défendre notre pays, cependant, nous la ferons, c´est sûr. C´est les catalans qui veulent casser le vase encore intact, tout en nous accusant d´avoir tout commencé (si ce n´est nous, c´est donc nos frères!).
Mais en vérité, les formes d´une langue ne sont que circonstancielles. Il n ´y a srictement aucune conséquence directe à en tirer. C´est comme les bases de numération. Cela peut être plus ou moins long en binaire ou en ternaire qu´en décimal; mais on peut également tout dire. Les binairistes, ne sont pas forcément plus paresseux (deux chiffres utilisés au lieu de dix), ni les décimalistes vraiment plus effectifs ou pratiques (les nombres occupent un peu moins de place). On s´adapte à la langue, plus qu´elle ne nous conforme; qu´ elle nous laisse les « tics » et une certaine déficience, un manque à vrai dire. Mais la vraie question est la suivante. Qui veut casser le vase en Espagne; casser l´Espagne en petits morceaux pour continuer ensuite à tout casser impunément au Nord et à l´Ouest ?
Les deux exemples que vous donnez au début (les indiens Piraha et les Autraliens de Pormpurraw) ne m’ont pas convaincu. Il est vraisemblable que les concepts (ici de nombre et d’orientation) ont été façonnés par le milieu et la langue est la conséquence de ce mécanisme et donc est issue de la » manière de penser » et non pas l’inverse. La survie dans la jungle ne nécessite probablement pas des mathématiques sophistiquées, les proies repérables sont en nombre restreint et il est difficile d’en tuer plus d’une à la fois, etc…, et chez les Australiens droite et gauche n’ont aucun sens quand il s’agit de se diriger dans le bush.
et quid de la position du verbe dans la phrase? si celui-ci vient en dernier, vous êtes obligé de laisser le locuteur terminer sa phrase pour savoir ce qu’il veut dire, alors que sinon vous pouvez l’interrompre dès que vous avez compris le sens de son propos sans le laisser terminer.
Peut être cela peut il développer une certaine forme de « rigueur » que d’aucuns se plaisent à retrouver dans la rectitude allemande en opposition à l’ébullition italienne ou à la disputation française…
Je me souviens avoir lu un article où un sociologue avait montré que les gens qui ont un petit vocabulaire (disons 500 mots) ont tendance à être violents et cela pourrait expliquer le problème des banlieues. Je l’ai de fait expérimenté moi-même. Quand je donne ou demande des explications, j’ai plus tendance à être nerveux dans une langue que je ne maîtrise pas que dans ma langue natale où je possède un vocabulaire plus riche et plus nuancé.
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Je n’aimerais pas être une mauvaise langue, mais faut-il prendre la « blague » des américains sur l’entrepreneur au pied de la lettre ? Il se trouve qu’ils le disent au deuxième degré en pointant les réalités de la politique française vis-à-vis de entrepreneuriat ..?
Mis à part ça, les faits donnés dans l’article sont très intéressants. Et effectivement «синий» et «голубой» en russe pour dire bleu sont les nuances de précision. Lorsque j’apprenais l’anglais et le français j’ai été très étonné d’apprendre qu’il n’y avait que « bleu ». Le russe est quelque peu plus précis et pointu sur bien des aspects. Bien que certaines expressions françaises, à mon goût, soient plus éloquentes et/ou lyriques, voire rhétoriques qu’en russe.
Ou ai-je cette impression parce que je parle français comme une deuxième langue natale et, donc, parce que ma façon de penser est dorénavant influencée / modifiée ?
A réfléchir …
J’ai trouvé cet article particulièrement intéressant, merci!!! 🙂
Surtout, c’est une question qui me semble fondamentale politiquement parlant.
La destruction des différentes manières d’être humains, de se penser humain, à travers le monde est pour moi une tragédie. D’autant plus que, non seulement on détruit tous modèles de pensée alternatifs, mais on nie carrément, non seulement leurs existences, mais même leurs possibilités:
Il n’y aurait qu’une nature humaine (qui ne pourrait que s’épanouir dans le système économique choisi):
J’ai par exemple en tête une définition de l’utilitarisme anglo-saxon: LE but de la vie EST la quête du bonheur, tout acte humain n’est motivé que par cela: Les humains sont fondamentalement des êtres intéressés/égoïstes et pis c’est tout!
Et bien cela me fait penser à une étude de Thomas Talhelm (université de Virginie) qui tendrait à prouver que les cultures du blé et du riz auraient forgé des mentalités différentes: plus logiques et individualistes pour le blé, plus holistes et altruistes pour le riz. (magazine « Science » de Mai 2014 ou « Sciences et vie » de décembre 2014).
Pour ce qui est de la perception des couleurs, j’ai trouvé très intéressante la remarque sur les bleus russes. Mais ce sont des petits joueurs! 😉
Je me permets de mettre un lien vers un blog d’archéologie qui s’interroge sur la perception des couleurs par les anciens romains et grecques:
http://l-archeologie.blogspot.fr/2014/03/les-grecs-et-romains-etaient-ils.html#.VS5J75Mb0hR
Très heureux d’avoir trouvé ce site, continuez!
peut on penser ce que l’on veut dire sans dire ce que l’on pense
Le contenu de votre article a été repris en quasi intégralité par le youtubeur « mouton lucide ».
https://www.youtube.com/watch?v=9aDQWNt4H4A
Je confirme,c’est un plagiat manifeste.
Si vous posez une fourchette à côté dune assiette devant eux sur une table et que vous demandez où se trouve la fourchette par rapport à l’assiette, ils vous répondront quelque chose comme elle est au sud-est
Ci-dessus, voici en écrit un de ses passages parlés. Quand on l’insère dans Google sans même user des guillemets, on tombe directement sur votre site, la preuve est formelle. En répétant cette opération, sur ses autres vidéos, on trouverait,peut-être, encore d’autres plagiats.
Bonjour,
Si je peux me permettre, une petite histoire pour changer (les débats ici sont bien entendu intéressants, mais une note d’humour ne fait pas de mal) …
comme disait l’autre : « les femmes frigides n’existent pas; ce ne sont que des mauvaises langues qui le disent »
alors Messieurs, dites-moi où on peut en trouver ? des frigides, ou des mauvaises, c’est vous qui décidez !!
Oui, la langue que l’on parle influe sur notre manière de penser. Lorsque je parle en Espéranto, je pense en tant que citoyen du monde. C’est très clair.
C’est de l’ironie, amiko ? Je pense en « citoyen du monde » aussi bien quand je parle espéranto que français. C’est justement cette manière propre de voir le monde qui m’a poussée à apprendre l’espéranto…
Concernant l’expérience sur la perception des couleurs, le résultat de l’étude me semble assez logiquement explicable sans que l’on n’émette l’hypothèse que la langue en elle-même influence notre manière de percevoir le monde : plus une catégorie est restreinte, plus elle est cognitivement rapide à identifier. Le francophone doit faire l’opération mentale « bleu clair » ou « bleu foncé » (qui sont deux couleurs réellement différentes) = « bleu » (une seule et même couleur, ce qui est subjectif), tandis que le russophone n’en n’a pas besoin.
De la même manière, pour l’expérience concernant la perception du genre, il y a tout de même un gros biais culturel à la base, indépendamment de la langue, non ? Il serait très intéressant de reproduire ce même type d’expérience entre des iraniens et des allemands…
Une réflexion qui me revient de mes cours de philo est la distinction entre être et avoir, pilier de la philosophie grecque. Ces deux verbes sont très régulièrement mis en opposition non seulement durant la Grèce antique, mais aussi dans toute la philosophie occidentale jusqu’à nos jours.
Une distinction relativement complexe à exprimer en russe, par exemple, où le verbe être est systématiquement omis au présent ( » On – krasiviy » => littéralement » Il – beau » pour dire » Il est beau « ) et où le verbe avoir, qui existe ( » imyet’ « ), n’est quasiment pas employé. Pour exprimer la possession, on utilise une périphrase, soit avec la préposition « u » pour exprimer une idée de possession « active » comme dans » U menia soboka « , littéralement « A moi (est) un chien », pour dire » j’ai un chien » ; soit on utilise une construction avec le datif pour une idée d’attribution » involontaire « , comme l’âge. » Emu tri goda « , littéralement » A lui (est) trois ans » pour » Il a trois ans « .
La grande question est donc : est-ce que la philosophie grecque se serait développée de la même manière si les Grecs avaient parlé russe ? Il s’agit bien sûr d’un cas où on ne peut pas trancher avec certitude, mais j’aime à croire que la philosophie occidentale aurait eu un autre visage si Platon avait habité à Moscou (ce qui aurait été assez compliqué vu que Moscou a été fondé au Moyen Âge, mais passons).
Ps : je m’excuse de ma retranscription approximative du russe, je n’ai malheureusement jamais été initiée à cet art lorsque j’étudiais cette langue …
Bonjour,
J’aurai été très intéressé par le débat à ce sujet abrité par « the economist » (source [7]).
Cependant, le lien est en fait en direction de la page d’accueil de « debat.economist.com », n’affichant que les derniers sujets.
Y a t-il un moyen de retrouver ce débat?
Ah, et article très intéressant au passage!
Vous expédiez un peu rapidement la question des multiples mots pour désigner la neige et la glace dans les peuples du nord. Voici un complément d’information, qui démontre clairement que les Inus utisent ou composent des dizaines de mots différents, et non juste 4 comme vous l’écrivez !
http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/les-mots-en-inuktitut-pour-la-neige-et-la-glace/
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Bonjour, je réponds par l’affirmative à votre question (La langue que l’on parle influe-t-elle sur notre manière de penser ?). De de côté de l’Atlantique, au Canada, on compte deux langues officielles, le français (minoritaire) et l’anglais (majoritaire). On dit que les (canadiens-) Anglais ne pensent pas comme les Québécois de langue française. J’ai longtemps pensé qu’il s’agissait de différences d’opinion. Mais ce n’est pas l’explication exacte. Les Anglais ne pensent pas comme nous en raison de la langue et du langage. Leur système de pensées est modelé par la langue et le langage. Il en vais ainsi, je crois, de chaque langue et de chaque langage qui permettent une appréhension du monde distincte les unes des autres. Il faut aussi regarder du côté de la philosophie, notamment, de celle de Martin Heidegger.
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Lisant l’article attentivement, moi, je constate que c’est fortement vrai que la langue que l’on parle influence énormément la culture des locuteurs et même leurs manières de penser. Cette perspective se réfère au fait que quelques mots ou vocabulaires ont du sens absolument contraire d’une langue à une autre. De plus, il y a également des mots qui s’utilisent dans une langue, mais n’existe jamais dans une autre. Dans cette façon, la signification de tels mots ne se pratiquent jamais dans une communauté où on ne trouve pas ces mots.
A reblogué ceci sur Appui-livres.
Oui, la langue parlée structure notre système de pensée et, par conséquent, notre perception du monde. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de vocabulaire et du sens de chaque mot ou de comparaison avec une autre langue. Au Québec, seule province de langue française au Canada, nous disons souvent que les gens des provinces anglophones ne pensent pas comme nous. Dans ce cas, ce n’est pas seulement une question d’opinions mais surtout de manière de pensée modelée par la langue anglaise.
Vraiment la langue française nous impose de genre. C’est dure pour les anglophones quand un crayon est masculin. How do will I know that?
Wow! Bel article.
Effectivement, la langue parlée par un individu influe sur sa façon de penser ou de voir les choses. En anglais par exemple, les choses(noms communs) n’ont généralement pas de genre alors qu’en Français, c’est le cas. Exemple: La table(féminin) = The table (pas de genre).
Après lecture de cet article très intéressant, je pense que la langue est assez conventionnelle et en tant que professeur de langues on se rend parfaitement compte de la complexité mais aussi de la richesse des échanges inter linguistiques. En effet, l’apprentissage de la grammaire et du vocabulaire en langue cible passe par la compréhension de la langue mère! Les élèves apprennent mais les enseignants aussi dans les écoles internationales! Je reviens sur le genre des noms qui n’existent pas dans d’autres langues comme le russue et cela est un véritable challenge pour les apprenants!