Pour célébrer les fêtes de fin d’année, j’ai voulu écrire un article de saison. Je me suis donc mis en tête de faire une recherche biblio sur les articles scientifiques traitant de Noël. J’ai donc ouvert ma base de données préférée, et j’ai cherché le mot « Christmas ».

A la première recherche, j’ai trouvé 4810 réponses ! J’ai donc décidé de les trier par ordre de citations, afin de me limiter aux publications les plus significatives. Mais à ce stade, on découvre alors que le terme de « Christmas » apparait dans tout un tas d’articles n’ayant pas grand-chose à voir avec Noël à proprement parler.

Par exemple :

En médecine, la maladie de Christmas est le nom d’une forme d’hémophilie, nommée d’après son premier patient diagnostiqué : Stephen Christmas. Le facteur de coagulation associé est aussi appelé « Christmas factor ».

En cardiologie, il existe une étude thérapeutique appelée « Christmas Study ».

En écologie marine, plusieurs papiers parlent de « Christmas island » et de son lagon, qui abrite une sympathique espèce de crabe rouge (ci-contre).

En géologie, nous avons les « Christmas mountains », située dans les Appalaches (elles culminent à 750m, pas de quoi en faire tout un plat).

En botanique, il y a Polystichum acrostichoides, dite la « fougère de Noël ».

En météorologie, plusieurs papiers traitent de la tempête de Noël 1999 en France et en Allemagne.

En astrophysique, il y a des évènements exceptionnels détectés un jour de Noël, comme le « glitch » du pulsar Vela en 1988, ou encore le mystérieux sursaut gamma du 25 décembre 2010.

Vive les sciences sociales !

Après tous ces essais infructueux, j’ai eu l’idée de restreindre ma recherche aux papiers publiés dans les journaux en sciences sociales, et là c’est plus drôle ! Voici un petit florilège des articles trouvés ici ou là :

L’étude socio-économique des habitudes de consommation à Noël, avec notamment ce papier dans Annals of Tourism Research, qui étudie l’impact économique du «village du Père Noël » artificiellement créé à Rovaniemi en Finlande par les autorités locales ;

L’impact de Noël ou du Nouvel An sur la mortalité par maladie, accident ou suicide, étudiée dans un grand nombre d’articles.

L’impact de Noël sur la saisonnalité des naissances. En particulier cet article paru dans Journal of Biosocial Science, et qui décrit (je cite l’abstract) « a festival effect of Thanksgiving to Christmas, where couples that are separated by work or choice often make time to be together and therefore improve coital frequencies ». Alors, vous le voyez, vous, le « festival effect » ?

Un incroyable article dans Journal of Phonetics, « An acoustic analysis of ‘happy-tensing’ in the Queen’s Christmas broadcasts » qui analyse la variation sur 50 ans de la façon dont la reine Elizabeth II prononce le mot « happy » lors de ses vœux de Noël.

Un papier dans Journal of Occupational Science, sur la manière de cuisinier à Noël chez les grands-mères de l’état de Kentucky.

Et bien sûr quelques papiers sur le mythe du Père Noël, comme « Encountering Santa Claus at the mall » paru dans Qualitative sociology, et qui étudie l’impact sur les enfants du fait de croiser le père Noël au supermarché. Et enfin ce récent article de  Anthropology Today, qui propose rien de moins que « a Theory of Santa », où les auteurs observent en particulier que Santa est l’anagramme de Satan…

Rassurez vous, parmi ce déluge d’articles incongrus, j’ai quand même trouvé une ou deux choses qui méritent un traitement plus complet, et qui je l’espère feront l’objet d’un billet dans les prochaines semaines.

Joyeux Noël et Bonne Année à tous !

6 Comments

  1. J’aimerais beaucoup retrouver les articles dont vous faites référence, comme par exemple sur l’impact sur la mortalité des fêtes de fin d’années.
    Sinon, je vous souhaite, et à tous ceux qui lisent ce forum, de bonnes fêtes de fin d’années et encore pleins de belles choses scientifiques à découvrir !

  2. Si je puis me permettre, certains articles dont le sujet relève au premier abord de l’anecdote amusante voire risible, ne sont parfois pas si incongru que cela. Je me souviens par exemple d’une étude sur les joueurs de foot africains venant jouer en Europe. Par le biais de ce sujet et du terrain d’enquête associé, l’auteur avait réussi interroger des thèmes délicats -l’identité, le déracinement, l’immigration, etc.-, parfois difficile à explorer pour un sociologue. Peut-être que l’étude sur la présence du Père Noël dans les centres commerciaux n’est pas si anecdotique qu’il n’y parait. Reste bien entendu à lire l’article pour en juger.

    Au plaisir de vous lire.

  3. Santa/Satan, on peut aussi expliquer que No-El signifie « pas de divinité » car « El » signifie divinité
    La preuve, plus solide, en est que le 25 décembre est une fête laïque qui n’a rien à voir avec la naissance du Christ, puisque ça devrait, logiquement, être le 1er janvier…

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